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La coalition de centre-gauche au pouvoir en Italie semble désormais certaine de conserver les trois régions de la Toscane, des Pouilles et de la Campanie, d'après les résultats partiels des élections régionales. Une déception pour la Ligue d'extrême droite et son dirigeant Matteo Salvini, qui s'empare tout de même de la région des Marches.

Une douche froide pour la Ligue d'extrême droite de Matteo Salvini après les élections régionales en Italie. À mesure du dépouillement de ce scrutin, qui s'étalait sur deux jours, dimanche et lundi, le Parti démocrate (centre-gauche), qui gouverne en coalition avec le Mouvement 5-Etoiles depuis un peu plus d'un an, paraissait certain de conserver trois régions : les Pouilles, la Campanie et surtout la Toscane, bastion de gauche et région-clé convoité par l'extrême droite.

Le candidat de la gauche dans cette région du centre-ouest de l'Italie, Eugenio Giani, est crédité d'environ 47 % des votes, contre quelque 40 % à Susanna Ceccardi, la candidate de la Ligue de Matteo Salvini, selon des projections publiées par les télévisions italiennes.

Peu avant 19 h GMT, les résultats provenant de la moitié des bureaux de vote toscans confirmaient l'écart.

"C'est une victoire extraordinaire", a déclaré Eugenio Giani devant son comité électoral réuni à Florence, capitale de la Toscane. Son adversaire, l'eurodéputée de 33 ans Susanna Ceccardi, a reconnu sa défaite et envoyé un SMS à Eugenio Giani lui demandant "de gouverner maintenant pour le bien des Toscans", selon les médias."Nous avons stoppé Salvini", s'est de son côté félicitée la secrétaire générale du Parti démocrate local, Simona Bonafè.

La Toscane, a reconnu Matteo Salvini, "a été une bataille très dure". "Nous savions que cela aurait été très difficile" de battre la gauche qui défend son fief depuis un demi-siècle, a-t-il assuré dans la soirée au cours d'une conférence de presse à Milan, dans un décor de campagne électorale avec pour slogan sur fond bleu "Les Italiens d'abord".

La droite, elle, ravit la région des Marches à la gauche et garde la Ligurie et la Vénétie. Au début du mois, Matteo Salvini se fixait comme objectif de gagner toutes les régions.

Le ministre de la Culture Dario Franceschini, membre important du Parti démocrate (PD), a estimé que ce résultat des régionales renforçait sa formation ainsi que son chef de file, Nicola Zingaretti. "Maintenant que lui et le PD sont plus forts, le gouvernement peut aller de l'avant", a-t-il tweeté.

La Ligue reste le parti politique le plus populaire d'Italie, mais sa cote diminue régulièrement depuis un an dans les enquêtes d'opinion, tout comme celle de Salvini.

L'attention de ce scrutin était particulièrement tournée vers la Toscane, où la Ligue a fait campagne sans relâche comme en janvier dernier lorsqu'elle avait tenté, en vain, de prendre l'Emilie-Romagne.

Selon un décompte partiel, le PD a une avance de 6,4 points de pourcentage sur la Ligue.

Vers une réduction du nombre de parlementaires

Parallèlement aux régionales, les Italiens ont largement voté par référendum en faveur d'une réduction du nombre de parlementaires, de 945 actuellement dans les deux chambres à 600.

Quelque 70 % des électeurs ont approuvé cette réforme préconisée par le Mouvement 5-Etoiles (M5S), ce dont s'est réjoui le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, l'un des chefs du M5S, qui a salué "un résultat historique".

Autre sujet de préoccupation pour Matteo Salvini, le président de la Vénétie, Luca Zaia, considéré comme un rival potentiel pour prendre la tête de la Ligue, a été réélu très largement à la tête de sa région, avec 75 % des voix.

La septième région en jeu lors de ces élections régionales, le Val d'Aoste, a son propre système partisan, différent du reste de l'Italie. Une liste favorable à la Ligue était toutefois en tête selon les résultats partiels.

Avec Reuters