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Biélorussie : le gouvernement affirme avoir libéré plus de 2 000 manifestants

Les autorités biélorusses ont annoncé avoir libéré, vendredi, plus de 2 000 manifestants arrêtés alors qu'ils dénonçaient la réélection du président Loukachenko. Une répression qui a conduit l'Union européenne à envisager des sanctions.

Le pouvoir est-il en train de céder ? Les autorités biélorusses ont annoncé la libération, vendredi 14 août, de 2 000 manifestants arrêtés au cours des rassemblements des derniers jours, alors que la colère de la rue ne faiblit pas contre le président fraîchement réélu Alexandre Loukachenko. 

Cette décision intervient quelques heures avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, qui pourraient débattre de nouvelles sanctions contre des dirigeants biélorusses. Minsk est prêt à un "dialogue constructif et objectif" à propos des événements relatifs à la présidentielle, a déclaré dans la matinée le ministre biélorusse des Affaires étrangères, Vladimir Makei, cité par l'agence de presse Beita. L'UE ne devrait toutefois prendre aucune décision avant plusieurs jours, mais neuf pays sur 27 au moins sont favorables à des sanctions.

Plusieurs centaines de personnes, proches et amis des détenus, étaient réunies tôt vendredi matin devant un centre de détention de Minsk, la capitale biélorusse, les bras chargés de nourriture, de boissons et de couvertures distribuées au fur et à mesure des sorties. Certains des manifestants libérés présentent des marques de coups violents et ont décrit des conditions de détention très dures, dans des cellules bondées.

Le vice-ministre de l'Intérieur Alexandre Barsoukov a démenti, jeudi soir, tout mauvais traitement et assuré que tous les détenus seraient libérés dans la matinée. 

L'opposante Svetlana Tikhanuskaïa appelle à des manifestations

En parallèle, Svetlana Tikhanuskaïa, candidate de l'opposition biélorusse désormais réfugiée en Lituanie, a appelé les électeurs à signer une pétition en ligne pour réclamer un nouveau décompte des voix et une enquête officielle sur le scrutin. Dans une vidéo postée sur YouTube, vendredi, elle réclame aussi l'arrêt des violences qui ont marqué les manifestations des derniers jours et invite tous les maires biélorusses à organiser des rassemblements pacifiques ce week-end.

Au moins deux manifestants sont morts et quelque 6 700 personnes ont été arrêtées depuis dimanche après la réélection d'Alexandre Loukachenko, avec près de 80 % des voix selon les résultats officiels, un scrutin entaché par des accusations de fraudes massives.

Avant la réunion de l'UE, la Russie, premier partenaire économique de la Biélorussie, a exprimé sa préoccupation face à ce qu'elle présente comme des tentatives de forces extérieures pour déstabiliser Minsk. Dans l'UE, certains redoutent une escalade de la tension.

Avec AFP et Reuters