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La lutte contre le chômage, et en particulier celui des plus jeunes, a été érigée en "priorité des priorités" par le gouvernement. Le président Emmanuel Macron a fait des premières annonces sur le "plan jeunes" mercredi. Le Premier ministre Jean Castex doit les compléter à l'occasion d'une visite à Besançon ce jeudi matin. 

En règle générale, le taux de chômage des jeunes est deux fois plus élevé que celui de la population totale. Cette statistique se vérifie à nouveau pendant cette crise. Tandis que les plus âgés ont pu bénéficier du chômage partiel, les plus jeunes, qui occupent davantage d'emplois précaires, ont été les premiers "sacrifiés", selon les mots d'Emmanuel Macron, mercredi. 

Au mois d’avril, le taux de chômage des jeunes a bondi de près de 30 % par rapport à mars, avec 628 000 demandeurs d’emplois de moins de 25 ans, selon la Dares, le service de statistiques du ministère du Travail. Un chiffre qui est resté stable en mai. Les chiffres du mois de juin seront connus lundi, mais tout laisse penser que la situation ne s’est pas beaucoup améliorée. Elle pourrait même s’empirer, étant donné que 700 000 à 800 000 jeunes doivent arriver sur le marché du travail à la rentrée. Si rien n’est fait, peu de solutions risquent de s’offrir à eux.

Le gouvernement a donc fixé le plan jeunes comme priorité des priorités. Objectif : faire en sorte qu'aucun de ces 700 000 jeunes ne se retrouve sans activité à la rentrée. "Aucun jeune ne doit être sans solution", a déclaré Emmanuel Macron mercredi lors d'une visite à Chambord.

La principale mesure sera d'inciter les entreprises à embaucher des jeunes. Pour cela, le gouvernement va mettre en place une prime de 4 000 euros (1 000 euros par trimestre sur un an) pour l'embauche d'un jeune entre le 31 août et le 31 décembre 2021. Une prime, plutôt qu'une exonération de charges qui aurait eu l'inconvénient de peser sur le déficit de la Sécurité sociale. Elle sera versée pour l'embauche de tout jeune de moins de 25 ans, embauché en CDI ou en CDD de moins de 3 mois et rémunéré jusqu’à 2 SMIC, c'est-à-dire 2 440 euros nets par mois.

L’État prendra également en charge une grande partie du coût d’un apprenti, soit jusqu'à 8 000 euros, précisait une source à l'Élysée. Cette mesure concerne les petites entreprises de moins de 250 employés, mais aussi les plus grandes, à condition cependant qu’elles s’engagent à compter au moins 5% d’apprentis dans leurs effectifs.

Autre mesure : 300 000 contrats d’insertion et d'accompagnement avec un mécanisme de formation. "C'est le retour des emplois aidés de François Hollande", décrypte un syndicat, ce qu'on ne nie pas à l'Élysée. Le gouvernement souhaite également permettre aux jeunes de s'engager dans un service civique. Leur nombre sera quasiment doublé, avec 100 000 nouvelles places d'ici le mois de janvier. 

Enfin, l'exécutif veut développer de nouvelles formation pour acquérir de nouvelles compétences dans des secteurs porteurs, en particulier les métiers du numérique, ceux de la transition écologique ou bien encore l’agriculture, des secteurs qui seront mis en avant dans le cadre du plan de relance, présenté le 24 août.