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L'OCDE appelle à une "action urgente" pour éviter "une crise sociale généralisée", alors que le taux de chômage dans l'ensemble des pays de cette organisation pourrait atteindre 9,4 % au quatrième trimestre 2020, un record depuis la Grande Dépression.

L'OCDE tire la sonnette d'alarme. La crise de l'emploi est "bien plus grave" que celle de 2008, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui appelle à "une action urgente" pour qu'elle ne se transforme pas en "une crise sociale généralisée".

"Dans le scénario le plus optimiste d'évolution de la pandémie, le taux de chômage dans l'ensemble des pays de l'OCDE pourrait atteindre 9,4 % au quatrième trimestre 2020, dépassant tous les pics enregistrés depuis la Grande Dépression", anticipe l'OCDE dans l'édition 2020 de son rapport "perspectives de l'emploi" publié mardi 7 juillet.

Le nombre total d'heures travaillées s'est effondré, diminuant dix fois plus vite au cours des trois premiers mois de la crise actuelle qu’au cours des trois premiers mois de la crise de 2008.

Pour la France, l'OCDE prévoit un taux de chômage à 12,3 % fin 2020, et même à 13,7 % en cas de deuxième vague épidémique.

Les femmes et les précaires plus exposés

"Les femmes sont plus durement touchées que les hommes, beaucoup travaillant dans les secteurs les plus éprouvés et occupant un pourcentage disproportionné d'emplois précaires. Les travailleurs indépendants et les salariés sous contrat temporaire ou à temps partiel sont particulièrement exposés à des pertes d'emploi et de revenu", souligne l'organisation.

Quant aux jeunes qui quittent l'école ou l'université, "ils auront du mal à trouver du travail et font face à une dégradation durable de leurs perspectives de revenus", avertit l'organisation.

Dans la mesure où les perspectives de retrouver rapidement un emploi "resteront médiocres pour beaucoup, certains pays devraient allonger la durée d'indemnisation du chômage", suggère l'OCDE.

À moyen terme, les pays "devraient combler les lacunes structurelles des dispositifs de protection sociale que la crise a mises en évidence. Il s'agira notamment de renforcer l'aide au revenu pour tous les travailleurs, y compris les travailleurs indépendants, les travailleurs à temps partiel et les autres travailleurs atypiques".

Avec AFP