Mohammed El Baradei, numéro un de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), est en Iran pour tenter de trouver un accord sur la visite du nouveau centre d'enrichissement d'uranium à Qom.
AFP - Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, est arrivé samedi à Téhéran pour discuter de coopération sur le nucléaire, et organiser l'inspection du nouveau centre iranien d'enrichissement d'uranium, selon des médias iraniens.
La visite du diplomate égyptien intervient deux jours après la relance, à Genève, des négociations entre l'Iran et les grandes puissances qui soupçonnent Téhéran de chercher à acquérir l'arme atomique sous couvert d'activités nucléaires civiles. Ce que les Iraniens démentent.
M. ElBaradei, qui a déjà effectué six visites en Iran depuis 2003, est arrivé en milieu d'après-midi à Téhéran, où il a été accueilli par Ali Asghar Soltanieh, le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, selon un journaliste de l'AFP.
Le diplomate égyptien rencontrera dimanche le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, et d'autres responsables iraniens, selon plusieurs agences iraniennes.
L'objet principal de sa visite est d'évoquer "la façon dont les inspecteurs de l'ONU pourront visiter l'usine de Qom et d'autres installations du programme nucléaire et de discuter de l'approfondissement de la coopération", rapporte l'agence Ilna, en évoquant le centre d'enrichissement en construction près de Qom (centre).
L'agence Fars, citant le porte-parole de l'OIEA Ali Shirzadian, indique que M. ElBaradei discutera également de l'approvisionnement en carburant du réacteur de recherche nucléaire de Téhéran.
M. ElBaradei, qui doit quitter l'Iran dans la nuit de lundi à dimanche, a reçu l'invitation de Téhéran jeudi, le jour où se tenait à Genève une rencontre entre le négociateur en chef iranien Saïd Jalili, les représentants des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, Russie, France, Allemagne) et le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana.
Mais M. Shizardian a affirmé que la visite du patron de l'AIEA n'avait aucun rapport avec ses pourparlers, et qu'elle avait été prévue avant jeudi.
La chaîne publique en langue anglaise Press TV rapporte de son côté que M. ElBaradei ne visitera pas l'usine de Qom pendant sa visite. La révélation le 25 septembre de la construction de ce centre a suscité l'inquiétude et les critiques de certaines capitales occidentales.
A Genève, les Iraniens ont accepté que les experts de l'AIEA se rendent "d'ici deux semaines" sur le chantier.
Après les discussions de Genève, le président américain Barack Obama a demandé à l'Iran de prendre des mesures "concrètes", prévenant que la patience de la communauté internationale "n'est pas illimitée".
Les parties à Genève se sont également mises d'accord sur le principe d'un enrichissement à l'extérieur de l'Iran de l'uranium faiblement enrichi au préalable dans les centrifugeuses iraniennes.
Selon un responsable américain à Genève, l'Iran a donné son accord pour que Moscou se charge de l'enrichissement au niveau requis de l'uranium nécessaire pour alimenter son réacteur nucléaire de recherche à Téhéran.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a défendu samedi l'"honnêteté" de son pays. "Nous n'avons aucun secret concernant nos activités nucléaires puisque nous avons donné les informations (sur le nouveau site) à l'avance" à l'AIEA, a-t-il dit à la télévision.
Il a affirmé que M. Obama avait "commis une erreur historique" en disant que l'Iran avait caché l'existence de l'usine.
L'AIEA a annoncé le 25 septembre que l'Iran l'avait informé le 21 septembre de la construction de ce second site, après celui de Natanz. M. ElBaradei a estimé que le retard pris par l'Iran pour faire cette annonce l'avait mis "du mauvais côté de la loi".