
Les législateurs du parti communiste chinois se réunissent à partir de dimanche pour entériner la loi controversée de sécurité nationale relative à Hong Kong. Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées lors d'une manifestation d'opposition à ce texte, que ses détracteurs jugent liberticide.
Des centaines d'habitants de Hong Kong ont défilé silencieusement dans les rues de la ville, dimanche 28 juin, pour protester contre la loi controversée sur la sécurité nationale. La police hongkongaise a arrêté 53 personnes, alors qu'en Chine continentale, les législateurs nationaux étudient une nouvelle fois ce texte accusé de viser l'opposition dans le territoire autonome.
Pékin et l'exécutif hongkongais assurent qu'une telle législation est nécessaire pour ramener la stabilité dans l'ex-colonie britannique, rendue à la Chine en 1997 et secouée l'an passé par des manifestations monstres contre le pouvoir central.
Pour les détracteurs de la loi, dont l'opposition pro-démocratie de Hong Kong, les États-Unis, les pays du G7 et l'Union européenne (UE), le texte risque de mettre à mal l'autonomie et les libertés du territoire.
Large autonomie du territoire
La réunion des législateurs du comité permanent du parlement national, instance soumise au Parti communiste chinois (PCC), doit durer trois jours. Un vote est a priori attendu lundi ou mardi. Aucun nouveau détail n'a été donné sur le contenu du texte.

La loi vise le séparatisme, le terrorisme, la subversion ainsi que la collusion avec l'étranger, et un "organe de sécurité nationale" relevant du gouvernement central devrait être institué à Hong Kong, avait indiqué l'agence Chine nouvelle en juin.
Depuis sa rétrocession, le territoire jouit d'une large autonomie par rapport à la Chine continentale. Les Hongkongais bénéficient par exemple de la liberté d'expression et d'une justice indépendante.
L'article 23 de la "Loi fondamentale", qui sert depuis 1997 de mini-Constitution à Hong Kong, prévoit que la région se dote d'une loi interdisant "la trahison, la sécession, la sédition (et) la subversion".
Le Conseil législatif (LegCo, le parlement hongkongais) avait déjà tenté de faire adopter une telle législation en 2003, mais avait renoncé face à des manifestations dans les rues de la ville.
Avec AFP