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À la Une de la presse, ce vendredi 19 juin : après l'onde de choc suscitée par l'affaire George Floyd, les commémorations du 19 juin 1865 aux États-Unis suscitent un nouvel l'espoir pour les Afro-américains. En France, Emmanuel Macron a rendez-vous avec la Convention citoyenne pour le climat. Créée après la crise des Gilets jaunes, elle s'apprête à remettre ses propositions. Est-ce le prélude à un changement de gouvernance institutionnelle ?

Dans le sillage de la mort de George Floyd, cette journée du 19 juin, qui commémore l’annonce de l’abolition de l’esclavage dans l’État américain du Texas en 1865, trouve une résonance particulière dans la presse américaine. "150 ans après", plaide le Washington Post dans son édito, "les Américains ont une chance d’accomplir l’héritage de Juneteenth".

Une presse qui rappelle au lecteur que cette liberté retrouvée n’a cessé d’être mise à mal au fil des décennies, notamment dans les États du sud, empêchant l’émergence d’une classe moyenne noire aux États-Unis. Une thèse soutenue par Paul Krugman dans les colonnes du New York Times. L'économiste revient aussi sur le choix initial du 19 juin et de la ville de Tulsa pour le premier meeting de Donald Trump depuis le début de la pandémie. Si le déplacement a finalement été ajourné au lendemain, Tulsa reste, selon l'économiste, "un des symboles des nombreux péchés du racisme". Le 19 juin 1921 a été le théâtre d'un massacre de Noirs, "l’un des incidents les plus meurtriers de la longue et violente offensive visant à priver les Noirs des fruits de leur liberté durement gagnée". Paul Krugman voit dans le choix de Tuls un "signe d’approbation envoyé aux suprémacistes blancs".

Des rendez-vous avec l’Histoire, il en est aussi question à la une de Libération. Après la commémoration de l’appel du Général de Gaulle hier, place à l’appel du 19 Juin, aujourd’hui, avec cette question : Emmanuel Macron va-t-il jouer le jeu ? La convention citoyenne pour le climat, créée après la crise des Gilets jaunes, présente en ce moment ses propositions qualifiées par le journal "d’ambitieuses". Cent cinquante Français avaient été tirés au sort pour un exercice inédit de démocratie participative.

Le président a promis de transmettre ces propositions «sans filtre» au Parlement, ou de les faire voter par référendum. En effet, décrypte Guillaume Tabard dans Le Figaro, Emmanuel Macron "rêve d’imposer une révolution institutionnelle pour la fin de son mandat". Un revirement après ce glissement "d'une présidence jupitérienne à la démocratie participative". Mais attention, prévient l’éditorialiste, l’enjeu de la Convention citoyenne, pour le chef de l’État, "c’est d’éviter le piège du vote détourné de son objet". Un constat qui fait dire à Guillaume Tabard que le président doit s’effacer pour revenir dans le jeu : mais en est-il capable ?

Sous les coups de crayons de Kak, dans L’Opinion, le référendum sur la transition écologique est devenu un referendum pour ou contre Macron. Selon le journal libéral, Emmanuel Macron se sentirait "entravé après trois années à l’Élysée" et veut "reprendre les rênes avec le remaniement". Le journal s’interroge sur le sort qu’il réserve à son Premier ministre, Édouard Philippe, assurant qu’il n’a pour l’instant rien décidé.

Enfin, son cocorico matinal l’avait conduit devant la justice : le coq Maurice ne chantera plus. Terrassé par une maladie le mois dernier, Maurice, qui était, rappelle le quotidien régional L’Union, devenu le symbole de la ruralité en France, ne gênera plus les voisins…