Alors que l'état d'urgence sanitaire sera levé en métropole le 10 juillet, il devrait se poursuivre dans les départements de la Guyane et de Mayotte jusqu'au 30 octobre.
Le gouvernement souhaite prolonger l'état d'urgence sanitaire en Guyane et à Mayotte jusqu'au "30 octobre inclus" en raison de la circulation active du coronavirus. Il a ainsi intégré un amendement au projet de loi organisant la sortie de l'état d'urgence sanitaire après le 10 juillet dans le reste de la France, voté mercredi 17 juin à l’Assemblée nationale.
Entré en vigueur le 24 mars face à l'épidémie de Covid-19, l'état d'urgence sanitaire, qui permet de restreindre certaines libertés publiques, avait été prolongé en mai jusqu'au 10 juillet.
Le gouvernement a donc prévu deux exceptions : la Guyane et Mayotte. La Guyane connaît une explosion de cas qui a conduit au report du second tour des municipales prévu le 28 juin pour le reste du pays. Mardi, on y dénombrait 1 421 personnes testées positives (+95 cas en 24 heures), 13 patients en réanimation, 72 hospitalisations et 5 décès (+2). Le nombre de cas positifs a doublé en huit jours.
Ce département situé en Amérique du Sud est passé au stade 3 de l'épidémie lundi et l'Agence régionale de santé a alerté sur "un afflux de patients" à venir et a demandé du personnel supplémentaire, malgré le renfort de la réserve sanitaire.
Progression ralentie de l’épidémie à Mayotte
À Mayotte, les cas sont plus nombreux (2 333 cas positifs mardi, 42 hospitalisations dont 13 en réanimation, et 29 décès), mais la progression semble marquer le pas (+13 cas en 24 heures) et le second tour des municipales doit toujours avoir lieu fin juin. L'île de l'océan Indien était passée au stade 3 le 30 avril. Désormais "le pic épidémique aurait été dépassé", a expliqué la ministre des Outre-mer Annick Girardin à l'Assemblée.
Le texte mettant fin à l'état d'urgence sanitaire le 10 juillet pour le reste du pays a été adopté en première lecture, avec le soutien des élus LREM, MoDem et Agir, les oppositions de droite comme de gauche le jugeant "liberticide". Il sera examiné au Sénat dès lundi.
"L'état d'urgence sanitaire va prendre fin mais notre vigilance, elle, doit demeurer intacte", a plaidé d'emblée le ministre de la Santé Olivier Véran.
Cette sortie doit "être organisée", a-t-il ajouté, estimant que "ne pas conserver certaines mesures, ce serait faire comme si les risques de redémarrage (de l'épidémie) n'existaient pas", alors que la situation de rebond à Pékin "montre bien que personne n'est à l'abri".
Quelques restrictions maintenues
Le texte permet toutefois des restrictions sur la circulation des personnes, l'accueil du public dans certains établissements ou les rassemblements comme les manifestations, et ce jusqu'au 30 octobre. Mais l'essentiel de l'état d'urgence sanitaire "disparaît", selon Olivier Véran, citant "le confinement", le fait de se rendre "aux funérailles en famille" ou encore d'aller au restaurant.
S'il fallait décider un nouveau confinement, tel que celui mis en place à partir du 17 mars, le gouvernement devrait de nouveau décréter un état d'urgence sanitaire.
Concernant la Guyane et Mayotte, l'amendement du gouvernement précise que l'état d'urgence pourrait s'achever avant fin octobre si la situation s'améliorait, par décret pris en Conseil des ministres après avis scientifique.
Avec AFP