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Après la crise sanitaire, les hôpitaux français réclament davantage de moyens

Des milliers de soignants ont battu le pavé un peu partout en France, mardi, pour rappeler le gouvernement à ses promesses sur l'hôpital. Ses revendications ne sont pas nouvelles et ne sont pas apparues avec le coronavirus. Ils espèrent donc que le soutien de la population durant la crise sanitaire leur permettra d'obtenir enfin des avancées. Reportage dans un hôpital en banlieue parisienne.

À Saint Camille, un hôpital privé à but non lucratif de Bry-sur-Marne, en banlieue parisienne, le service de réanimation est, mardi 16 juin, largement en grève.

Cet hôpital a été fortement marqué par la pandémie de Covid-19. "La première semaine, on s'est pris une grosse gifle. Sont arrivés des malades que l'on intubait à tour de bras aux urgences", raconte le docteur Serge Carreira, chef du service réanimation de l'hôpital Saint Camille". Il y a eu au total 800 hospitalisations, dont 150 dans ce seul service de réanimation, pour près de 80 décès. Mais depuis fin avril, la situation s'est considérablement améliorée. "Il y a quelques semaines, tout était plein, et maintenant tout est vide : tant mieux", décrit le docteur Carreira.

"Pas grand-chose a été fait"

Dans ce service, 80 % des infirmiers et la moitié des médecins sont en grève, mardi 16 juin. Le gouvernement leur a promis une revalorisation salariale et une prime de 1 500 euros qu'ils n'ont à ce jour toujours pas touchées. "La prime Covid c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour la grève d'aujourd'hui", explique Béatrice Dombrecht, une aide-soignante. "Nous avons eu l'impression que c'était juste quelque chose pour calmer les esprits, mais derrière il n'y a pas grand-chose qui a été fait", ajoute son collègue infirmier Alexandre Dos Santos.

Le mouvement est très soutenu dans l'établissement jusqu'au sein même de la direction, comme le souligne Julie Chastre, la directrice générale : "Aujourd'hui, on a des tarifs qui sont inférieurs à ceux des établissement publics, et des charges qui sont, elles, supérieures, ce qui fait que l'on est dans une situation plus fragile que les établissement publics qui sont eux mêmes déjà fragilisés. On soutient le mouvement des soignants, qui ont besoin non seulement de la prime, mais aussi d'être revalorisés dans leur rémunération."

Tous ces sujets sont posés sur la table du "Ségur de la santé". Cette vaste concertation a été lancée fin mai et doit concrétiser d'ici début juillet le "plan massif d'investissement et revalorisation" promis par Emmanuel Macron.