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Estrosi conteste la légitimité de la "votation citoyenne" sur La Poste

Lancée à l'initiative du Comité contre la privatisation de La Poste, la consultation citoyenne sur le changement de statut de l'entreprise publique n'est ni "crédible" ni "légitime", selon le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi.

REUTERS - Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a contesté vendredi la "crédibilité et la légitimité" de la votation citoyenne sur le changement de statut de La Poste qu'il estime pilotée par la gauche.

Cette consultation sans valeur juridique, lancée à l'initiative du Comité contre la privatisation de la Poste, a démarré lundi dans toute la France et s'achèvera samedi. Les résultats seront annoncés lundi prochain.

Les citoyens âgés de 18 ans et plus sont appelés à répondre par "oui" ou "non" à la question suivante: "Le gouvernement veut changer le statut de La Poste pour la privatiser, êtes-vous d'accord avec ce projet?"

"Quand on voit qu'un scrutin voit sa question posée par M. (Olivier) Besancenot et que ce sont les socialistes qui sont chargés de dépouiller, j'émets de sérieux doutes sur la crédibilité et la légitimité de ce scrutin", a déclaré Christian Estrosi sur RTL.

Le Comité contre la privatisation de La Poste, composé de syndicats de l'entreprise publique, est soutenu par des associations et des partis de gauche, dont le Nouveau Parti capitaliste d'Olivier Besancenot et le Parti socialiste.

Le ministre de l'Industrie a réaffirmé que l'évolution du statut de La Poste en société anonyme au 1er janvier 2010 n'ouvrirait pas la voie à une privatisation de l'entreprise.

"S'il y a un gouvernement qui veut privatiser La Poste, je cours au premier bureau de la CGT pour voter contre", a-t-il dit. "Il se trouve que je suis le ministre en charge au sein de ce gouvernement de veiller justement à ce que l'on sauvegarde le statut public à 100% de La Poste pendant des années."

Le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, s'est félicitée jeudi à Toulouse de la mobilisation de "centaines de milliers" de personnes face à cette "réforme absolument injuste".

Selon un sondage CSA publié mardi par L'Humanité, 63% des Français se disent opposés au changement de statut tel qu'il est prévu.