Le président argentin, Alberto Fernandez, a décidé de prolonger le confinement jusqu’au 7 juin. Le nombre de contamination au nouveau coronavirus a fortement augmenté, notamment à Buenos Aires, où il a quintuplé au cours des deux dernières semaines.
"Nous allons prolonger le confinement en Argentine jusqu’au 7 juin inclus. Les cas ont augmenté de manière démesurée dans les quartiers populaires de Buenos Aires. Ailleurs, dans la ville, les contaminations ont augmenté de 100 %”, a déclaré le président argentin Alberto Fernandez, samedi 23 mai, lors d'une conférence de presse.
Buenos Aires et sa périphérie totalisent 87,5 % des cas de Covid-19 du pays, qui s’élevaient, samedi, à 11 340 cas pour un bilan de 445 morts. "Il y a une concentration évidente dans les quartiers populaires. Nous allons travailler surtout pour eux. Nous allons augmenter le nombre de tests, ce qui nous fera revoir à la hausse les chiffres des contaminations", a expliqué Alberto Fernandez.
"Nous n’avons pas d’antécédents car, en Europe et aux États-Unis, il n’y a pas de quartiers populaires comme il y en a en Argentine et en Amérique latine. Leurs habitants doivent nous faire confiance”, a-t-il poursuivi.
Pour cette nouvelle étape, les autorités vont renforcer les contrôles afin de limiter aux travailleurs de secteurs essentiels les déplacements en transports en commun dans l’aire métropolitaine de Buenos Aires. Dans la capitale, les sorties récréatives sont autorisées pour les enfants le week-end, autour de leur domicile et en compagnie d’un seul parent, pendant une durée maximale d’une heure. Les commerces de proximité sont autorisés à ouvrir mais pas les centres commerciaux.
Un PIB en forte baisse
L'Argentine a commencé à appliquer le confinement obligatoire le 20 mars. Il y a deux semaines, une flexibilité a été autorisée dans certaines provinces qui ne présentaient pas de nouveaux cas.
Lors des deux derniers mois, le gouvernement a acquis des équipements médicaux et a mis en place des hôpitaux de campagne pour lutter contre l’avancée de la pandémie.
À Buenos Aires, seuls 15 % des lits de réanimation, équipés de respirateurs, sont actuellement occupés, selon le maire Horacio Rodriguez Larreta.
Mais le président a averti que si l’indice de contaminations restait élevé, le système sanitaire ne serait pas en mesure de répondre. "Nous voyons qu’au Mexique, au Brésil, au Pérou et en Équateur, ils souffrent beaucoup. J'espère que nous allons nous en sortir sans trop de mal", a-t-il dit. Selon l’OMS, l’Amérique du Sud est le “nouvel épicentre” du Covid-19.
L’Argentine, en récession depuis deux ans, a vu le déclin de son économie s’aggraver à cause de la pandémie. En mars, au bout de 10 jours de confinement, le PIB s’est contracté de 11,5 % par rapport au même mois en 2019. Et le pays mène parallèlement en ce moment des négociations en vue d'une restructuration de sa dette, estimée à 66 milliards de dollars.
Avec AFP