La pandémie de Covid-19 frappe sévèrement l'Amérique latine, où le nombre de cas augmente fortement. Avec un total de 17 971 décès dus au coronavirus, le Brésil se place désormais au 3e rang mondial des pays les plus touchés par la pandémie. En Europe en revanche, la tendance est à la baisse.
Alors que la pandémie de Covid-19 semble montrer des signes de recul en Europe, elle bat son plein en Amérique latine. Au Brésil, le bilan de l’épidémie a dépassé pour la première fois les 1 000 morts en 24 heures, mardi 19 mai.
Cinq mois après l'apparition en Chine de cette maladie qui a fait plus de 320 000 morts dans le monde, le Brésil est devenu lundi le troisième pays au monde en nombre de contaminations. Et il a enregistré mardi un bilan quotidien de 1 179 décès, selon le ministère de la Santé.
Cette progression a porté le total des morts à 17 971 au Brésil, qui déplore plus de la moitié des plus de 30 000 décès enregistrés en Amérique latine et dans Caraïbes.
De plus, de nombreux experts considèrent les chiffres ministériels très largement sous-estimés, le Brésil manquant cruellement de tests.
Si la tendance se confirmait au cours des prochains jours, le Brésil connaîtrait une phase d'accélération de la pandémie, dont le pic n'est prévu par les experts qu'au début juin.
Les unités de soins intensifs d'hôpitaux des États de Sao Paulo, Rio de Janeiro, du Ceara, d'Amazonas ou du Pernambouc, sont très proches de la saturation. Celui de Sao Paulo, capitale économique du Brésil avec 46 millions d'habitants, a recensé à lui seul 5 147 décès, soit près d'un tiers des morts de tout le pays. Ces États ont décrété le confinement de leur population, mais sans mesures coercitives.
Chili et Nicaragua durement touchés
D'autres pays d'Amérique latine enregistrent eux aussi de fortes progressions du Covid-19.
C'est le cas du Chili, 18 millions d'habitants, qui a connu mardi sa plus forte hausse de contaminations (3 520) et de décès (31) en 24 heures. "Nous sommes dans un moment très complexe, très difficile", a déclaré le ministre de la Santé Jaime Mañalich.
L'armée s'est déployée dans des quartiers pauvres de Santiago, où des affrontements avec la police ont eu lieu, la population réclamant des aides pour lutter contre la faim.
Le Nicaragua, 6 millions d'habitants, a lui aussi enregistré une forte augmentation des infections, avec 254 cas, soit 10 fois plus qu'il y a une semaine, et 17 décès, a annoncé mardi la ministre de la Santé, Martha Reyes.
Là encore, les chiffres officiels sont bien loin de ceux d'ONG qui font état de plus d'un millier de contaminations.
En Colombie, le confinement général imposé depuis deux mois est prolongé jusqu'au 31 mai et l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 31 août.
Allègements progressifs en Europe
En Europe, la pandémie est considérée comme étant sous contrôle, les bilans quotidiens sont généralement en baisse, et la tendance est à la levée progressive, plus ou moins rapide suivant les pays, des sévères restrictions prises au plus fort de la crise sanitaire.
Cinq pays d'Europe centrale (Allemagne, Autriche, Hongrie, Slovaquie et République tchèque) envisagent ainsi d'ouvrir les frontières entre eux vers la mi-juin.
La Bulgarie, la Serbie et la Grèce se sont mises d'accord pour alléger à partir de la mi-juin les restrictions de voyage en vigueur depuis la mi-mars.
En Espagne, Barcelone doit rouvrir mercredi les parcs et les plages aux promeneurs - mais pas aux baigneurs.
Après l'Italie, qui a annoncé samedi qu'elle rouvrait à partir du 3 juin ses frontières aux touristes de l'Union européenne et annulait la quarantaine obligatoire pour les visiteurs étrangers, la Grèce doit présenter mercredi son plan pour la reprise de la saison touristique.
L'Europe compte au total plus de 168 000 morts, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 19 h GMT.
L'Afrique, avec moins de 3 000 décès et quelque 88 000 cas, est pour le moment relativement épargnée par la pandémie, qui y progresse moins vite que prévu.
Pour le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, "cette lenteur est largement due au fait que la plupart des gouvernements et des sociétés d'Afrique ont pris à temps des mesures très courageuses de prévention qui sont d'ailleurs une leçon pour quelques pays développés qui ne l'ont pas fait".
Avec AFP