logo

La junte souhaite un gouvernement d'union nationale

Deux jours après la manifestation violemment réprimée à Conakry, le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, souhaite l'ouverture d'une enquête internationale sur cet événement et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale.

Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a demandé mercredi la mise en place d'une "commission d'enquête internationale en rapport avec l'ONU" et d'un "gouvernement d'union nationale" après la répression sanglante de lundi.

"Au nom du peuple de Guinée, et suite aux événements douloureux du 28 septembre, le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte) et le gouvernement expriment leur compassion aux familles des victimes et demandent les mesures urgentes suivantes", selon un communiqué officiel.

Le texte, signé du chef de la junte, a été lu à la télévision et radio publiques.

Le capitaine putschiste, au pouvoir depuis neuf mois, demande tout d'abord "la désignation d'un sage président africain pour la médiation en Guinée".
  


Puis, il appelle à "la mise en place d'une commission d'enquête internationale en rapport avec l'ONU suite aux événement du 27 janvier 2007 (répression par l'armée d'une manifestation en marge d'une grève générale) et 28 septembre 2009".

Il demande enfin "la mise en place d'un gouvernement d'union nationale intégrant l'ensemble des partis politiques chargé de gérer la transition" avant l'éléction présidentielle de janvier, à laquelle le capitaine Dadis Camara pourrait être candidat.
  

"Il y a des manifestations populaires pour demander à ce que je sois candidat", a affirmé le capitaine Camara à Virginie Herz, envoyée spéciale de FRANCE 24 en Guinée. "Je suis dans le dilemne : soit je ne suis pas candidat et il y a des problèmes, soit je suis candidat et il y a des problèmes. Je suis entre le marteau et l'enclume."


Selon l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme, plus de 150 personnes ont été tuées et plus de 1.200 blessées lors de la répression par les forces de sécurité, marquée par des viols et des scènes de barbarie, d'une manifestation pacifique d'opposants à l'éventuelle candidature à la présidentielle de janvier du chef putschiste.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a repris à son compte le chiffre de "plus de 150 morts".