
Le Premier ministre français, Edouard Philippe, s’apprête à dévoiler ce jeudi les détails de son plan de sortie du confinement. Une levée progressive des restrictions, après huit semaines de confinement strict, qui ont pesé sur l’économie. La France est retombée en récession et l’impact économique de la pandémie devrait continuer à se faire sentir au cours des prochains mois. Les explications de Line Rifaï et de son invité, Arno Fontaine, économiste France chez Natixis.
Après huit semaines d’un confinement strict, l’économie française ne devrait pas s’en sortir sans séquelles. Le Produit intérieur brut (PIB) devrait fortement reculer en 2020, car la pandémie touche de plein fouet les secteurs clés de l’économie et les nouvelles règles sanitaires vont sans doute peser sur la productivité, selon Arno Fontaine, économiste chez Natixis. Il estime que "les entreprises devront appliquer des règles strictes au niveau sanitaire, qui vont changer l’organisation du travail. Leur productivité devrait être extrêmement faible dans les mois qui viennent, jusqu’à la disparition du virus".
Autre conséquence, un déficit budgétaire qui s’envole et un endettement public record. Mais pas de quoi s’inquiéter, tant que les taux d’intérêts restent extrêmement bas. Car "cet endettement, qui est dû à la crise du coronavirus est totalement racheté par la Banque centrale européenne (BCE), comme elle le fait également avec les autres Etats membres, ce qui provoque un endettement qui est en quelque sorte gratuit", rappelle Arno Fontaine.
La dette française devrait donc rester soutenable, permettant à la France de garder la marge de manœuvre nécessaire pour relancer son économie. Dans ce contexte, "on se s’attend pas à des politiques de hausse d’impôts ou de baisse des dépenses", estime Arno Fontaine, qui considère que "cela serait un mauvais choix économique".