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"Les déficits publics dans la zone euro risquent d’exploser de 15 à 20% du PIB"

Particulièrement touchée par la pandémie de coronavirus, la zone euro en paie le prix fort sur le plan économique. Elle devrait connaître en 2020 la pire récession de son histoire.  Dans ce contexte, la Banque centrale européenne s’apprête à renforcer ses mesures de soutien à l’économie. Les explications de Line Rifaï et de son invité, l’économiste François-Xavier Chauchat.

Face à la pandémie de Covid-19, les Etats de la zone euro ont multiplié les plans de soutien aux ménages et aux entreprises, afin d’éviter faillites et licenciements en masse. Une situation qui entraîne aussi une montagne de dettes publiques et des déficits qui se creusent. Ils devraient "exploser de 15 à 20% du PIB", estime François-Xavier Chauchat, économiste à Dorval Asset Management. Conséquence : la Banque centrale européenne (BCE) devrait ajuster à la hausse son programme de rachat de dette. Un programme d’un montant initial de 750 milliards d’euros d’ici fin 2020.

Mais face à la crise, les Etats ont aussi un rôle à jouer. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déjà mis en garde les pays l’Union européenne contre le risque "d'agir trop peu, trop tard".  L’enjeu est donc de mettre en place une politique budgétaire commune, au niveau européen, qui viendrait compléter l’action de la politique monétaire. "Même si ce que fait la BCE aide les budgets des Etats, elle serait beaucoup plus à l’aise s’il y avait un embryon de budget européen, au moins pour gérer la question du coronavirus", remarque François-Xavier Chauchat.