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La courbe du Covid-19 "commence à s'inverser" au Royaume-Uni, selon Boris Johnson

Le Premier ministre Boris Johnson a appelé lundi les Britanniques à maintenir les mesures de confinement face au coronavirus, même si la courbe commençait "à s'inverser" dans le pays.

C'est sa première allocution depuis sa guérison du coronavirus. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a  souligné, lundi 27 avril, que la courbe de cas de Covid-19 commençait à "s'inverser" au Royaume-Uni, tout en appelant les citoyens à continuer leurs efforts.

Un mois après avoir été testé positif au Covid-19 et deux semaines après sa sortie de l'hôpital, le Premier ministre de 55 ans s'est exprimé devant le 10, Downing street.

"Nous commençons maintenant à inverser la tendance", a déclaré le dirigeant conservateur, tout en remerciant ses compatriotes de leur "bon sens" et de leur "esprit communautaire". Il a également souligné que le risque était encore maximal à l'heure actuelle et a exclu une levée du confinement dans l'immédiat, tout en assurant comprendre les inquiétudes des entreprises britanniques.

Le nouveau coronavirus a fait 360 morts supplémentaires en 24 heures dans les hôpitaux de Grande-Bretagne, pour un total de 21 092 décès depuis le début de l'épidémie, a également annoncé lundi le ministre de la Santé, Matt Hancock. Le pays est l'un des pays les plus durement touchés en Europe par le nouveau coronavirus. Le bilan devrait encore s'alourdir avec les morts dans les maisons de retraite, qui se comptabilisent par milliers, selon les acteurs du secteur.

Des décisions "dans les jours à venir"

Sous pression pour dévoiler sa stratégie sur l'évolution du confinement, il a dit comprendre "l'impatience" de la population, appelée à rester chez elle depuis le 23 mars. Boris Johnson a également promis des décisions "dans les jours à venir" sur la manière d'adapter à l'avenir les mesures mises en place face à une crise qui dure. Mais il a averti qu'il fallait en l'état s'en tenir au confinement, en place au moins jusqu'au 7 mai, au risque d'une recrudescence.

 "Je sais que c'est difficile. Et je veux faire progresser l'économie aussi vite que possible, mais je refuse de gâcher les efforts et les sacrifices du peuple britannique et de risquer une deuxième épidémie majeure", a ajouté le Premier ministre.

En l'absence de traitement et aucun vaccin ne pouvant être espéré au moins avant la fin de l'année, la route s'annonce encore longue avant de tourner la page de la pandémie.

"Discussion entre adultes"

Le Royaume-Uni se trouve à une "étape délicate et dangereuse", a souligné dimanche le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, qui a remplacé Boris Johnson pendant son absence.

Le gouvernement est divisé, selon la presse, certains poids lourds s'inquiétant des conséquences, sociales mais aussi sanitaires, d'un confinement trop strict sur la longueur. Et le Premier ministre sera amené à trancher.

Hospitalisé pendant une semaine à Londres, Boris Johnson était en convalescence depuis le 12 avril dans la résidence gouvernementale de Chequers. Pendant cette période, son pays s'est trouvé confronté à ce que les scientifiques pensent être le pic de la pandémie et son gouvernement à de nombreuses critiques.

Le leader conservateur a passé trois jours en soins intensifs. Un laps de temps pendant lequel les choses "auraient très bien pu basculer", avait déclaré Boris Johnson, saluant le personnel du service public de santé britannique, le NHS, auquel il "doit la vie".

"Impatient" de s'entretenir avec le Premier ministre dans une démarche qu'il souhaite constructive, le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, lui a adressé ce week-end une lettre dans laquelle il réitère ses critiques.

Selon le nouveau patron du Labour, des "erreurs" ont été commises et le gouvernement a été "trop lent", que ce soit sur le confinement, le dépistage ou les équipements de protection dont manquent cruellement les soignants mais aussi les maisons de retraite.

Les Britanniques "ont fait de grands sacrifices pour que le confinement fonctionne", a-t-il tweeté. "Ils méritent de prendre part à une discussion entre adultes sur la suite."

Avec AFP