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Washington évoque la possibilité d'alléger les sanctions

Les États-Unis se sont déclaré prêts à ouvrir un dialogue avec la junte au pouvoir en Birmanie et envisagent la possibilité d'alléger les sanctions qui pèsent sur le pays en cas de "progrès" de la part du pouvoir en place.

AFP - Les Etats-Unis sont prêts à entamer un dialogue avec la Birmanie pour améliorer leurs relations mais n'allégeront les sanctions que s'ils observent des progrès de la part de la junte militaire, a déclaré lundi un haut responsable américain.

Un passage en revue de la politique américaine envers la Birmanie a permis d'arriver à la conclusion que la junte au pouvoir dans ce pays était ouverte au dialogue, a expliqué Kurt Campbell, chargé de l'Asie au département d'Etat.

"Pour la première fois depuis bien longtemps, les dirigeants birmans ont manifesté de l'intérêt à dialoguer avec les Etats-Unis et nous avons l'intention de maintenir cet intérêt", a-t-il dit.

Les Etats-Unis souhaitent lancer un "processus soutenu d'interaction" avec les autorités birmanes, après avoir entretenu seulement des contacts sporadiques au cours des dernières années, a déclaré ce responsable.

Mais, a-t-il ajouté, les Etats-Unis n'allégeront pas les sanctions imposées au régime birman dans l'immédiat et feront pression pour la libération inconditionnelle de la dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi, qui a passé la plus grande partie des deux dernières décennies en résidence surveillée.

Les Etats-Unis évoqueront avec les autorités birmanes les élections prévues dans le pays l'an prochain, mais sont pour le moment "sceptiques" à ce propos, a-t-il ajouté.

Ces élections seront les premières depuis celles de 1990, remportées haut la main par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi, qui n'a jamais obtenu le pouvoir.

"Nous maintiendrons les sanctions actuelles tant que nous ne constaterons pas de progrès concret", a déclaré M. Campbell, ajoutant: "Nous discuterons d'un allègement des sanctions seulement s'ils (les dirigeants birmans) prennent acte de nos principales préoccupations".

La junte birmane a accueilli avec prudence l'arrivée au pouvoir de l'administration Obama, qui cherche à établir le dialogue avec plusieurs régimes hostiles aux Etats-Unis comme Cuba ou l'Iran.

En août, le chef de la junte, le généralissime Than Shwe, a eu des entretiens judsqu'alors inédits avec le sénateur américain Jim Webb, un avocat de la main tendue au régime birman. M. Webb se trouvait lundi à New York pour des entretiens avec le Premier ministre birman en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

M. Campbell a indiqué qu'il participerait personnellement au dialogue avec la Birmanie et a appelé à une forte participation de ses voisins asiatiques, particulièrement les 10 membres de l'Association des nations du sud-est asiatique (Asean).

Il a également indiqué que les Etats-Unis feraient part de leurs inquiétudes concernant les liens entre le régime birman et celui de la Corée du Nord, soupçonnés de collaborer dans le domaine de la prolifération nucléaire.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé un large éventail de sanctions à la Birmanie, visant notamment le commerce des pierres précieuses, l'une de ses principales sources de revenus, pour tenter d'obtenir la libération d'Aung San Suu Kyi et une transition démocratique.

Le Premier ministre birman, le général Thein Sein, a affirmé lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU que ces sanctions étaient de nature "politique" et devraient être levées.