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Des fêtes de Pâques au goût amer pour les chocolatiers

Chiffre d’affaires en berne, boutiques vides, les artisans chocolatiers ne sont pas à la fête. La fête de Pâques est traditionnellement la deuxième période la plus importante après Noël. Reportage chez un artisan en région parisienne.

À cette période de l'année, habituellement, les chocolatiers ne désemplissent pas. Mais cette année, confinement oblige, les boutiques de confiseries sont désertes. À Boulogne-Billancourt, en région parisienne, Borhane Messaci, artisan chocolatier, est seul dans son échoppe. Il a dû mettre ses deux employés au chômage partiel pour éviter les risques de contamination de Covid-19 et attend désespérément les clients.  

Des poules, des œufs, des poissons préparés avant le confinement qui risquent d’être jetés à la poubelle. "Beaucoup d’habitants ont quitté la région parisienne. On se retrouve avec des sujets de modèle familial ou d’entreprise, je suis sûr de ne pas les vendre", déplore l’artisan.

Pourtant, toutes les mesures sanitaires sont scrupuleusement respectées. Les surfaces sont constamment désinfectées, la porte reste ouverte pour éviter les manipulations et les clients sont admis un par un dans la boutique. 

Ces rares clients sont d’ailleurs enchantés de trouver un chocolatier ouvert car beaucoup ont préféré baisser le rideau. "Je suis confinée depuis 18 jours, je n’en pouvais plus et je suis agréablement surprise de voir qu’un chocolatier est ouvert. Je vous remercie beaucoup", s’incline la cliente, le sourire aux lèvres. Un autre est venu pour faire marcher l’économie. 

La démarche ne suffira pas à sauver la saison. "Pâques représente un quart de mon chiffre d’affaire. Il y aura un manque à gagner de 80 % sur cette période cruciale", estime le commerçant.