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Mort de Manu Dibango : à Yaoundé, hommage en musique à l'enfant du pays

Les Camerounais n'ont pas caché leur émotion mardi, à l'annonce de la mort de Manu Dibango, à 86 ans des suites du coronavirus. Les proches de la légende de l'afro-jazz et les habitants de Yaoundé racontent leur souvenirs.  

À l'annonce de la mort de Manu Dibango mardi 24 mars, Serge Maboma, le leader du groupe Macase avec qui l'artiste avait l'habitude de jouer, a réuni quelques-uns de ses membres pour lui rendre un dernier hommage en musique. Des retrouvailles empreintes de tristesse dans cette salle de répétition de Yaoundé devenue un sanctuaire pour ces musiciens et où le saxophoniste avait ses habitudes.

"Le Covid-19 ne reconnaît pas les icônes"

"Quand Manu venait ici, il avait besoin d'avoir un regard panoramique sur ce qui se passait dans la salle, commente le bassiste Serge Maboma. Il s'asseyait sur cette chaise et d'ici, il observait tout le groupe et dirigeait tout le monde. Aujourd'hui, on se rend compte que le Covid-19 ne reconnaît pas les icônes."

Dans les rues de Yaoundé, l'onde de choc de la disparition de l'enfant du pays s'est répandue rapidement mardi, à l'annonce de son décès. "J'étais vraiment touchée par cette nouvelle parce qu'il a bercé ma jeunesse", témoigne une fan de l'artiste, Pauline Bekono. "J'aimais beaucoup 'Soma Loba', cette chanson qui voulait dire que tout va bien si tu as ton pain quotidien."

Explosion des ventes de CD

Une mémoire et une carrière riche que l'on s'arrache déjà. En quelques heures, un vendeur de CD de la capitale camerounaise a vu exploser les ventes d'albums du précurseur de l'afro-jazz. Un décès lié au Covid-19 qui rappelle les ravages d'un virus dans un pays qui vient d'enregistrer officiellement son premier mort lié à la pandémie.