logo

Les républicains ont proposé, jeudi, un plan de 1 000 milliards de dollars pour sauver l'économie des États-Unis. Le texte doit être débattu au Sénat avant de passer à la Chambre des représentants.

À partir de vendredi 20 mars, le Sénat américain va débattre d'une série d'aides d'environ 1 000 milliards de dollars pour sauver l'économie américaine, malade du coronavirus.

Il y a urgence à voter ce texte, a prévenu Mitch McConnel, le chef de la majorité républicaine au Sénat. Selon les dernières données des demandes hebdomadaires d'allocation chômage, 70 000 personnes ont été licenciées en une seule semaine à travers les États-Unis.

Une fois que ces mesures, proposées par les républicains, seront adoptées au Sénat, elles devront ensuite être approuvées par la Chambre des représentants, à majorité démocrate, avant d'être promulguées par le président Donald Trump.

"Protéger les travailleurs"

L'objectif est d'apporter une aide financière directe et immédiate aux travailleurs, de stabiliser l'économie et de protéger les emplois, a expliqué Mitch McConnell. Ce plan comprend aussi un important volet pour aider les petites entreprises et soutenir le personnel médical "courageux".

"La priorité numéro un est de répondre à la crise sanitaire, ce qui demande un plan Marshall pour reconstruire nos infrastructures de santé (...) et s'assurer que les moyens sont là pour le dépistage et le traitement de tous ceux qui en ont besoin", ont réagi la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.

Dans un communiqué, ils ont conditionné le soutien des démocrates aux garanties pour "protéger les travailleurs". "Nous ne voulons définitivement pas que les [que nous allons injecter dans l'économie] aillent dans les poches des patrons et des actionnaires", avait déjà insisté Chuck Schumer.

Récession

Outre ce gigantesque plan, la Maison Blanche a décidé de différer le paiement d'impôt équivalent à 300 milliards de dollars. Ces aides massives sont cruciales alors que l'économie américaine est probablement déjà tombée en récession.

"L'augmentation des demandes (d'allocation chômage) est clairement attribuable aux impacts du Covid-19", a expliqué jeudi le ministère du Travail, citant une augmentation des licenciements dans les secteurs de l'hôtellerie et des services de restauration en particulier, ainsi que dans les transports et l'industrie de l'entreposage.

Dans plusieurs États, il y a eu un tel afflux de personnes procédant à des demandes d'allocations chômage en ligne que les sites Internet ont cessé de fonctionner, a rapporté la radio publique NPR.

"Quatrième trimestre gigantesque"

Donald Trump s'est toutefois voulu rassurant jeudi, martelant qu'une fois la pandémie passée, "l'économie serait fantastique". Les économistes s'attendent aussi à une reprise soutenue, soulignant qu'avant la pandémie, l'économie américaine était solide.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, s'est refusé jeudi à confirmer les prévisions économiques catastrophiques pour le deuxième trimestre, la banque JPMorgan avançant par exemple une contraction du produit intérieur brut américain de 14 %. "Les gens font des spéculations", a-t-il réagi. Il a, en revanche, estimé que le rebond pourrait intervenir dès le troisième trimestre suivi d'un "quatrième trimestre gigantesque".

Avec AFP