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Après avoir incité les Américains à réduire fortement leur vie sociale et professionnelle pour contrer la pandémie de Covid-19, le président Donald Trump a promis mardi un programme d'aide "audacieux et très important" aux entreprises et aux ménages.

L'administration Trump et la Banque centrale américaine ont redoublé d'efforts, mardi 17 mars, pour éviter que la première économie du monde ne soit emportée par la pandémie du coronavirus, qui touche plus de 6 000 personnes dans 50 États américains et a fait plus de 100 morts dans le pays.

Des aides massives ont été annoncées pour porter un secours financier immédiat aux entreprises et aux ménages les plus touchés, au lendemain du discours du président américain appelant les Américains à limiter leurs déplacements.

"Un programme (d'aide) audacieux"

Le secrétaire américain au Trésor, "Steven Mnuchin, travaille avec le Sénat et la Chambre des représentants sur un programme (d'aide) audacieux et très important", a annoncé Donald Trump lors d'une conférence de presse. Après avoir tardé à réagir, l'hôte de la Maison Blanche s'est vanté que ce plan serait inédit. "Je ne crois pas avoir vu quelque chose de similaire auparavant", a-t-il commenté.

Steven Mnuchin n'a pas révélé le montant de ce plan d'aide alors que la presse américaine a évoqué quelque 850 milliards de dollars. Et, selon la chaîne américaine CNBC, la note pourrait même dépasser les 1 000 milliards de dollars. Mais le ministre a dévoilé quelques mesures concrètes. "Nous envisageons d'envoyer immédiatement des chèques aux Américains", a-t-il déclaré. "C'est-à-dire dans les deux prochaines semaines", a-t-il ajouté. Une mesure déjà prise par l'administration Bush lors de la crise de 2008. 

Steven Mnuchin a souligné l'importance d'injecter sans délai des liquidités pour aider non seulement les ménages mais encore les petites entreprises les plus fragilisées par la crise. "Nous avons aussi la possibilité de garantir des prêts à des industries cruciales tels que le transport aérien et l'hôtellerie", a expliqué le ministre.

"Pire" qu'après le 11-Septembre

Selon lui, les compagnies aériennes, qui ont dû suspendre de nombreuses liaisons aériennes pour endiguer la propagation du coronavirus, sont "dans une situation pire" qu'après les attentats du 11-Septembre.

L'administration Trump travaille "pour faire adopter rapidement cette législation au Sénat", a également commenté Steven Mnuchin, qui s'efforce d'obtenir un aval des républicains comme des démocrates.

Selon la chaîne CNN, Steven Mnuchin a prévenu mardi les sénateurs républicains que la crise pourrait faire monter le taux de chômage, actuellement à 3,6 %, jusqu'à 20 %. Ce serait deux fois plus qu'au pire de la crise financière de 2008-2009.

Peu auparavant, la Banque centrale américaine a annoncé qu'elle accorderait des facilités de crédits destinées aux entreprises et aux ménages. Parmi les mesures concrètes, la Fed propose de soutenir les prêts automobiles ou immobiliers et d'accorder des prêts aux entreprises. L'objectif est d'empêcher des difficultés de remboursements des prêts qui accélèreraient les dommages économiques causés par le coronavirus.

Risque de récession

Pour la première fois, lundi, le président américain avait reconnu que l'économie américaine risquait de tomber en récession. De nombreux économistes estiment qu'elle est déjà en contraction.

"Le marché de la dette à court terme a été mis à rude épreuve ces derniers jours, les entreprises et les ménages étant confrontés à une plus grande incertitude face à l'épidémie de coronavirus", a commenté mardi la Fed. 

Si la récession de 2008-2009 avait une origine financière - l'effondrement des "subprimes", ces prêts immobiliers octroyés à la légère par les banques américaines - la crise actuelle vient d'un choc externe touchant l'économie réelle et s'étend au fur et à mesure que les pays se calfeutrent. 

Bourses rassurées

Les annonces de la Fed et la perspective d'un plan de relance économique ont semblé rassurer le marché. Vers 16 h 30 GMT, le Dow Jones Industrial Average gagnait 3,78% après avoir temporairement pris plus de 5%.  Le Nasdaq grimpait de 5,15% et le S&P 500 de 4,93%. 

Le plan de relance de 850 milliards de dollars viendrait s'ajouter à un autre paquet d'environ 100 milliards de dollars qui vise à fournir des congés maladie payés aux travailleurs directement touchés par l'impact économique du coronavirus. 

Cet autre plan d'aide, adopté vendredi soir par la Chambre des représentants à majorité démocrate, n'a cependant pas encore été adopté au Sénat, à majorité républicaine.

Avec AFP