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Coronavirus : 290 millions d'élèves privés d'école dans le monde et nombre d'évènements annulés

Avec l'Italie qui ferme ses classes à partir de jeudi, près de 290 millions d'élèves dans le monde sont privés d'école en raison de l'épidémie de coronavirus. Des mesures destinées à endiguer le Covid-19 qui effraie la planète et menace l'économie mondiale.

L'Iran, la Corée du sud et maintenant l'Italie. Du fait de l'épidémie de coronavirus, 13 pays ont été contraints de fermer toutes leurs écoles, affectant la scolarité de plus de 290 millions d'élèves dans le monde, selon l'Unesco, qui parle d'un "chiffre sans précédent".

L'Italie, premier foyer européen, qui a passé mercredi 4 mars la barre des cent morts (107 morts pour 3 089 cas), a pris cette mesure exceptionnelle : toutes les écoles et universités sont fermées à partir du 5 mars et jusqu'au 15 mars. En Corée du Sud, deuxième plus gros foyer de contaminations après la Chine (5 766 contaminations, dont 35 décès), les vacances ont été prolongées de trois semaines dans les écoles et les crèches.

En Iran, où les autorités ont fait état de 15 nouveaux décès (92 morts au total, 2 922 cas), les établissements scolaires ont également été fermés, les événements culturels et sportifs suspendus et les heures de travail réduites dans les administrations.

Premier cas en Afrique du Sud

De son côté, l'Afrique du Sud a annoncé jeudi avoir identifié un premier cas sur son territoire. Il s'agit d'un homme de 38 ans qui a récemment séjourné en Italie. "Le patient est à l'isolement depuis le 3 mars", a assuré le ministre de la Santé en ajoutant que son médecin l'était également. Le pays doit évacuer dans les prochains jours quelque 180 de ses ressortissants de la ville chinoise de Wuhan, l'épicentre de l'épidémie de coronavirus. Aucun d'entre eux n'a été officiellement contaminé mais ils seront placés en quarantaine pendant trois semaines à leur arrivée en Afrique du Sud, selon les autorités.

L'organisation de l'ONU pour l'éducation et la culture rappelle qu'il y a tout juste deux semaines, la Chine, où le virus est apparu en décembre, était l'unique pays à avoir fermé ses écoles.

La Chine a franchi jeudi la barre des 3 000 morts avec 31 nouveaux décès enregistrés. La quarantaine à laquelle Wuhan et sa province - épicentre de l'épidémie - sont soumises depuis fin janvier, ainsi que la limitation des voyages dans le pays, semblent porter leurs fruits, avec une tendance à la baisse des nouveaux décès ces dernières semaines et plus de 50 000 personnes guéries. 

Vers une crise économique ?

Mais ces mesures drastiques de confinement paralysent l'économie du géant asiatique et menacent par ricochet la croissance mondiale.

La patronne du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a déclaré mercredi que la crise appelait "une réponse au niveau mondial" tandis que les pays membres de l'institution ont promis "tout le soutien nécessaire pour limiter l'impact" de l'épidémie et restaurer la croissance. Sans pouvoir encore évaluer précisément les répercussions sur l'économie du coronavirus, le FMI a confirmé que la croissance mondiale serait en 2020 "inférieure" à celle de 2019.

Aux États-Unis, où 11 morts ont été recensés avec deux décès supplémentaires, l'épidémie est désormais dans toutes les têtes et inquiète l'ensemble des secteurs d'activité, selon une étude de la Banque centrale américaine. Les prévisions compilées par la Fed tablent sur une croissance "modeste" à court-terme.

Le Congrès a accepté de débloquer un budget de plus de 8 milliards de dollars pour endiguer l'épidémie. De grandes banques américaines ont par ailleurs commencé à tester leurs mesures d'urgence en cas de catastrophe sanitaire, empêchant un grand nombre de salariés de se rendre au bureau.

Victime collatérale du virus : la compagnie aérienne britannique Flybe a annoncé jeudi cesser ses activités "avec effet immédiat", plombée par une chute brutale du trafic aérien dans le monde.

Le nouveau coronavirus affecte dorénavant tous les continents, sauf l'Antarctique, et perturbe la vie quotidienne dans un nombre croissant de pays.

Les JO et l'Euro de football en suspens

Face au danger, les autorités annulent ou reportent tout événement ou rassemblement susceptible de propager la maladie.

À Londres, les producteurs du nouveau James Bond, "No time to die" ("Mourir peut attendre") ont annoncé le report de sa sortie mondiale en novembre.

Les compétitions sportives sont également chamboulées : en Italie, toutes les rencontres, y compris les matches de football, devront se tenir à huis clos jusqu'au 3 avril.

Le sort de deux événements sportifs majeurs est en suspens : l'Euro de football (12 juin-12 juillet) et les Jeux olympiques de Tokyo (24 juillet-9 août).

Les rassemblements religieux sont également ciblés. L'Arabie saoudite a décidé de suspendre "temporairement" la Omra, le petit pèlerinage musulman entrepris tout au long de l'année. 

En France, le sanctuaire de Lourdes, qui attire chaque année des millions de pèlerins catholiques, a annoncé qu'il fermait ses piscines, les bassins sacrés où environ 350 000 personnes s'immergent chaque année.

L'Africa CEO Forum d'Abidjan, qui devait rassembler les 9 et 10 mars 1 800 décideurs économiques et politiques dont plusieurs chefs d'Etat, a été "reporté à une date ultérieure".

Avec AFP