
Il n'y a pas de primaires à l'échelle nationale aux États-Unis. En revanche, il existe une date phare sur le calendrier présidentiel américain qui y ressemble : le "Super Tuesday". Comment cela fonctionne-t-il, pourquoi est-il si important ? Explications.
Le marathon des primaires du parti démocrate entre mardi 3 mars dans une toute nouvelle phase avec le "Super Tuesday". Quatorze États, dont la Californie et le Texas, vont désigner à cette occasion leurs délégués en vue de la convention démocrate de Milwaukee, où sera investi mi-juillet l'adversaire de Donald Trump à l'élection présidentielle du 3 novembre prochain.
Après le coup d'envoi de la saison électorale État par État, avec les caucus de l'Iowa, suivi des primaires du New Hampshire, le "Super Tuesday" représente la première grande séquence d'une présidentielle.
Ce jour clé puise son origine dans la volonté des démocrates de donner plus de poids aux états du Sud, après la défaite retentissante d'un candidat du Midwest, Walter Mondale, face à Ronald Reagan, en 1984. C'est grâce à cette stratégie axée sur le "Super Tuesday" que Bill Clinton, sudiste de l'état de l'Arkansas, l'a emporté en 1992. Presque trente ans plus tard, le "Super Tuesday" n'est plus limité à une seule région, mais à une large palette d'états géographiquement et démographiquement différents.
40 % de la population américaine
Ce vote massif permet de voir si un candidat ou une candidate se détache du lot. En 2008, vingt-quatre états sur 50 ont voté simultanément. Ils étaient dix en 2012 et douze en 2016.
Cette année, des électeurs dans quatorze états et deux territoires, représentant 40 % de la population américaine, voteront le même jour, le mardi 3 mars.
Au total, 1 357 délégués seront désignés en une seule journée, soit plus d'un tiers de tous les délégués en jeu dans les primaires et caucus. Une mauvaise performance ce jour-là peut étouffer tout espoir pour une équipe de campagne, la privant de l'argent, de l'intérêt médiatique et d'un élan positif.
Pour obtenir l'investiture du parti démocrate, un candidat doit emporter une majorité de délégués et cette année le chiffre magique est 1 991. Les Républicains votent également dans de nombreux états le 3 mars. Mais l'absence de tout challenger sérieux à Donald Trump prive ces compétitions de suspense.
L'enjeu californien
Donnant une importance tout particulière cette année à ce "Super Tuesday", la Californie, État américain le plus peuplé et le plus pourvu en délégués, avec 415, qui a décidé d'avancer la date de ses primaires, de juin à mars, afin de mieux peser sur le scrutin.
Dans une course à l'investiture où les démocrates présentent des candidats multiples, le "Super Tuesday" va sûrement éliminer des candidats ou leur compliquer les perspectives électorales. Mais il ne mettra pas un terme à la course, qui pourrait tenir en haleine jusqu'à la convention du parti démocrate en juillet.