logo

"Le crépuscule d'Angela Merkel"

A la Une la presse, ce mardi 11 février, la propagation, toujours, du coronavirus en Chine, où le nombre de décès a dépassé la barre symbolique des 1000. La décision, en Allemagne, de la dauphine désignée d’Angela Merkel de ne pas lui succéder. La présentation, aujourd’hui, en France, de son plan en faveur des personnes handicapées par Emmanuel Macron. Et une histoire politique qui finit bien (enfin).

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan.


A la Une de la presse, une nouvelle fois ce matin, la propagation du coronavirus en Chine, où le nombre de victimes a dépassé hier la barre symbolique des 1000 décès.

Alors que l’épidémie a contaminé plus de 42 000 personnes selon le dernier bilan officiel, le président chinois, le visage couvert d’un masque de protection, s’est rendu hier dans un quartier de Pékin, pour s’informer sur les moyens de lutte contre la contagion, et visiter un hôpital. Une opération de communication à la Une, notamment, du Shanghai Daily – qui fait état de la promesse du président de « remporter la guerre contre l’épidémie». «Xi Jinping demande des efforts redoublés pour combattre la contagion», titre The China Daily, toujours très remonté contre la décision de Washington d’interdire l'entrée sur le territoire des non Américains ayant séjourné en Chine dans les 14 jours précédents – une mesure perçue comme la manifestation de la sinophobie américaine. «Quand la grippe H1N1, qui a fait près de 300 000 morts dans le monde, a émergé en 2009, vous rappelez-vous qu’il a fallu six mois pour que les Etats-Unis déclarent l’état d’urgence nationale?», interpelle le journal. D’après l'Organisation mondiale de la santé, citée par le quotidien italien La Stampa, la multiplication, ces derniers jours, des cas de contamination par le coronavirus chez des personnes n'ayant pas séjourné en Chine pourrait constituer «l'étincelle alimentant un plus grand incendie», et se transformer en «danger global».

A la Une également, la décision d’Annegret Kramp-Karrenbauer, de renoncer à la succession d’Angela Merkel à la tête de la CDU allemande. La dauphine désignée de la chancelière a tiré les leçons de la crise politique ouverte par l’alliance de la CDU avec l’extrême droite en Thuringe, qu’elle n’a pas su empêcher - une «impuissance» évoquée à la Une du Rheinische Post, qui explique que l’ex-future cheffe du parti conservateur n’a pas réussi à «rassembler sa formation après la débâcle thuringeoise». «L’expérience AKK a échoué», commente sobrement Der Tagesspiegel, en faisant état des divisions à la tête de la CDU, où d’autres départs pourraient suivre celui d’Annegret Kramp-Karrenbauer. «Angela Merkel a désigné AKK comme sa princesse héritière, et son retrait est aussi une défaite pour la chancelière»: Der Spiegel se demande, lui, si la démarche de sa dauphine ne va pas «accélérer la fin d’Angela Merkel».

La crise en cours au sein de la CDU est scrutée de près par la presse européenne. Le journal suisse Le Temps souligne «la dimension européenne» de cette crise, en prévenant celles et ceux qui vont s’atteler à la «redéfinition» de la CDU, désormais «écartelée» (entre ceux qui souhaitent et ceux qui ne souhaitent pas d’alliance avec l’extrême-droite), qu’ils ne doivent pas oublier «combien la démocratie chrétienne a été une force stabilisatrice en Allemagne depuis la fin de la guerre. Et qu’elle ne peut chanceler sans inquiéter toute l’Europe». «Alors qu’une menace de récession pèse sur l’économie allemande, une atmosphère crépusculaire est entretenue par la passivité d’Angela Merkel» : en France, Le Figaro s’inquiète, lui, de voir la chancelière «affaiblie», au moment-même où «le modèle allemand s’essouffle»: «Après plus de 14 ans de pouvoir, Angela Merkel vérifie une loi d’airain, déjà subie par Konrad Adenauer et Helmut Kohl :  le quatrième mandat est toujours le mandat de trop». Angela Merkel, dont le successeur devra gérer, «outre le défi posé par l’extrême-droite, l’intégration de positions plus conservatrices» par la CDU, d’après L’Opinion, où le dessin de Kak montre l’aigle fédéral effrayé par la transformation de ses propres pattes en griffes néo-nazies.

En France, Emmanuel Macron doit dévoiler aujourd’hui son plan en faveur des personnes handicapées - des mesures très attendues par les associations. D’après 20 minutes, ce plan doit notamment concerner la scolarisation, l’emploi et le logement des personnes en situation de handicap. Des mesures dont Libération espère qu’elles seront aussi ambitieuses que les promesses faites par le candidat Emmanuel Macron, lors la campagne présidentielle de 2017. Le Huffington Post, lui, s’interroge: avec son plan handicap, le président «veut-il faire oublier les accusations d’inhumanité?». D’après le site, ce serait le sentiment de certains responsables de l’opposition, qui dénoncent déjà «un calcul électoral cynique, juste après le refus d’une mesure aussi consensuelle que l’allongement du congé pour la perte d’un enfant». Les associations de défense des personnes handicapées disent quant à elles redouter que le plan présenté aujourd’hui ne se résume à grandes intentions, sans enveloppe financière.

On ne se quitte pas là-dessus. On a évoqué ici il y a quelques jours l’histoire de ce couple d’Irlandais, tous deux candidats aux législatives de samedi dernier, dans le comté de Cork. Elle, était candidate pour les sociaux-démocrates, lui pour le Fianna Fail. Tout est vraiment bien qui finit bien, puisque Holly Cairns et Christopher O’Sullivan ont tous deux été élus. Lu dans The Guardian.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.