![Réforme des retraites : le vrai-faux retrait de l’âge pivot Réforme des retraites : le vrai-faux retrait de l’âge pivot](/data/posts/2022/07/25/1658713817_Reforme-des-retraites-le-vrai-faux-retrait-de-l-age-pivot.jpg)
Le Premier ministre a annoncé samedi retirer provisoirement l’âge pivot du projet de réforme des retraites, laissant aux partenaires sociaux trouver une autre façon de faire des économies, qui risque toutefois d’aboutir… au retour de l’âge pivot.
À écouter le gouvernement et les membres de la majorité présidentielle, exécutif et partenaires sociaux seraient parvenus, samedi 11 janvier, à un compromis sur la réforme des retraites. L’annonce par le Premier ministre, Édouard Philippe, du "retrait provisoire" de l’âge pivot – mesure paramétrique visant à remettre à l’équilibre l’actuel régime des retraites en incitant les Français à repousser leur âge de départ à la retraite – aurait permis de débloquer la situation. La voie d’une issue au conflit social serait désormais tracée.
L’intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, FSU, Solidaires) n'est pas convaincue et continue d’appeler au retrait pur et simple du projet de réforme du gouvernement. Mais la CFDT et l’Unsa, deux syndicats favorables au passage à un système de retraites à points tout en faisant de l’âge pivot une ligne rouge, ont applaudi ce geste d’Édouard Philippe, y voyant une "volonté de compromis du gouvernement".
Et pour eux, le scénario désormais proposé est encore pire que le précédent. "Je veux être parfaitement clair sur ce point : je prendrai mes responsabilités", a insisté le Premier ministre dans sa lettre au sujet des mesures d’équilibre à faire d’ici 2027.
"Ce que nous dit le Premier ministre, c’est que l’âge pivot, qui aurait dû être soumis à la discussion à l’Assemblée nationale, sera finalement introduit par ordonnances, souligne François Hommeril (CFE-CGC). Donc ce que certains interprètent comme une chose positive est en vérité une chose encore plus négative."
Le projet de loi initial prévoyait ainsi de laisser les partenaires sociaux discuter de l’âge pivot jusqu’en septembre 2020, avec également un débat au Parlement. L’annonce faite le week-end dernier réduit désormais ces discussions à trois mois et prive députés et sénateurs de la possibilité de se prononcer sur le texte.