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Carlos Ghosn a "bafoué la justice japonaise", selon Nissan

En se réfugiant au Liban, Carlos Ghosn a commis un acte "extrêmement regrettable" et a bafoué le système judiciaire japonais, estime mardi le groupe automobile Nissan. 

Le groupe automobile Nissan a dénoncé mardi 7 janvier un acte "extrêmement regrettable" après la fuite de son ancien patron Carlos Ghosn au Liban.

"Sa fuite vers le Liban sans la permission du tribunal, en violation des conditions de sa liberté sous caution, bafoue le système judiciaire japonais. Nissan trouve cela extrêmement regrettable", a écrit le constructeur japonais dans sa première déclaration officielle sur ce spectaculaire rebondissement.

"Nissan a découvert de nombreux actes d'inconduite imputables à Carlos Ghosn au terme d'une enquête interne approfondie", rappelle le groupe qui l'avait dénoncé aux autorités et congédié peu après son arrestation le 19 novembre 2018 pour malversations financières présumées. Nissan assure qu'existent "des preuves irréfutables de divers actes répréhensibles" de sa part, notamment "des déclarations inexactes sur sa rémunération et un détournement d'actifs de la société à son profit personnel".

Le constructeur japonais, qui a changé de direction depuis début décembre pour solder l'ère Ghosn, continuera à coopérer avec la justice et à poursuivre son ancien patron pour qu'il assume la responsabilité du "préjudice" qu'il lui a causé, selon le communiqué.

Le Japon sollicite le soutien du Liban

Le tribunal de Tokyo a également confirmé mardi avoir annulé la libération sous caution de Carlos Ghosn, signifiant que sa caution de 1,5 milliard de yens (plus de 12 millions d'euros) ne lui sera pas restituée. L'ancien grand patron de Renault et Nissan bénéficiait d'une libération sous caution depuis fin avril 2019, entourée de strictes conditions dont l'interdiction formelle de quitter le territoire japonais dans l'attente de son procès, qui devait s'ouvrir cette année à Tokyo.

Les autorités japonaises ont également sollicité le soutien de leurs homologues au Liban dans ce dossier, sans toutefois donner de précision sur la teneur de leur requête. Interrogé mardi, un haut responsable du ministère de la Justice a déclaré que le Japon examinait les dispositions de la législation libanaise sur l'immigration pour tenter d'y déceler un moyen d'obtenir un retour du fugitif, tout en reconnaissant que les chances d'extradition de Carlos Ghosn étaient extrêmement minces, le Liban n'extradant pas ses propres ressortissants.

Du côté des autorités françaises, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a dit lundi ignorer si l'ex-magnat de l'automobile Carlos Ghosn était entré au Liban avec un passeport français après avoir fui le Japon.
Interrogé par BFM TV sur cette possibilité, Jean-Yves Le Drian a répondu : "pas à ma connaissance". "Nous n'avons pas d'informations particulières sur ce sujet", a-t-il ajouté.

Avec AFP et Reuters