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Le coiffeur des stars Jacques Dessange est décédé à 94 ans

Le célèbre coiffeur-entrepreneur Jacques Dessange est décédé mardi à l'âge de 94 ans, a annoncé son avocat à l'AFP. Il avait construit sa réputation en inventant le "coiffé-décoiffé" avant de créer son empire, présent aujourd'hui dans 43 pays.

Il était le coiffeur apprécié des stars de cinéma et le fondateur du célèbre groupe international de coiffure. Jacques Dessange, né en 1925 à Souesmes, en Sologne, est décédé mardi 7 janvier, a indiqué son avocat à l'AFP. Sa mort a été confirmée par un porte-parole du groupe Dessange International.

Jacques Dessange, de son vrai prénom Hubert, avait appris la coiffure dans le salon de son père, avant de monter à Paris en 1945 pour "y coiffer les dames". Mais l'apprentissage va être difficile : il se fera renvoyer douze fois en un an avant de se faire embaucher chez un coiffeur à la mode, Louis Gervais.

Hubert, qui devient alors Jacques, ne maîtrise toujours pas la technique des crans et des indéfrisables, mais la mode est aux chevelures floues et libres et les clientes commencent à être conquises.

En 1954, il ouvre son premier salon, avenue Franklin-Roosevelt, tout près du rond-point des Champs-Élysées. Il en ouvre bientôt un autre en Tunisie, le premier à l'étranger. Il s'attire la sympathie des personnalités en inventant le "coiffé-décoiffé". Des actrices comme Brigitte Bardot, Jean Seberg, Jeanne Moreau et bien d'autres passent entre ses mains expertes et le côtoient dans la vie mondaine. Il fait des shows à l'étranger et jusqu'en URSS, sous l'ère de Khrouchtchev.

Les franchises

Tout semble lui sourire : un premier fils, Cyril, naît en 1961 et, bien introduit dans le monde du cinéma, il devient le coiffeur officiel du festival de Cannes. Dorénavant, il coiffe non seulement des vedettes internationales comme Liz Taylor, Marlene Dietrich ou Ava Gardner, mais aussi de jeunes chanteuses françaises très populaires comme Sylvie Vartan ou Sheila, à qui il coupe ses couettes.

Déjà associé à d'autres coiffeurs, souvent jeunes et talentueux – une façon habile d'éluder la concurrence –, Jacques Dessange lance sa "marque" en 1966 en utilisant son nom dans une dizaine de salons, puis une vingtaine.

Un second fils, Benjamin, naît en 1967 mais, très absorbé par ses activités professionnelles et en bisbilles continuelles avec sa femme Corinne, il ne s'en occupera guère.

Jacques accroît son emprise sur le monde de la coiffure : des produits phytosanitaires (toujours à son nom) à des écoles de formation en passant par la fabrication de perruques. Mais sa grande réussite, ce sont les contrats de franchise avec des professionnels déjà aguerris qui, moyennant un pourcentage sur leurs chiffres d'affaires, peuvent accéder au nom d'une marque prestigieuse. En 1998, on dénombrera 254 salons "Jacques Dessange" en France. Il y en aura jusqu'à 500 à l'étranger.

"J'ai été viré par mon propre fils"

Le groupe exploite également d'autres réseaux de franchisés par le biais de deux marques réputées plus abordables, Camille Albane et Frédéric Moreno. Son empire compte aujourd'hui plus de 1 700 salons dans 43 pays.

En 2004, cinquante ans après l'ouverture de son premier salon, le célèbre coiffeur passe la main à son fils Benjamin même s'il garde des parts dans l'entreprise. Mais quatre ans plus tard, alors que la majorité du capital est cédée à un groupe financier, rien ne va plus : "J'ai été viré comme un malpropre par mon propre fils", confiera-t-il à l'AFP.

Il publiera même en 2011 "Le complot", un opuscule d'une cinquantaine de pages, adressé aux franchisés et largement distribué sur Internet pour se livrer à une attaque en règle contre son fils cadet.

Mais Dessange International ne parviendra pas en février 2012 à faire condamner le fondateur de l'entreprise pour dénigrement.

Le nom de Jacques Dessange a aussi été cité en 2015 par Le Monde et des médias internationaux parmi les détenteurs de comptes non déclarés au fisc chez HSBC Suisse. Le célèbre coiffeur y aurait détenu jusqu'à 1,6 million d'euros entre 2006 et 2007. Il aurait ensuite régularisé sa situation avec le fisc français en 2012.  

Depuis de nombreuses années, Jacques Dessange s'adonnait à sa passion pour la peinture dans sa propriété de Sologne.

Avec AFP