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Deux ans après #Metoo :"Les jeunes n'ont pas les mêmes comportements que les dinosaures au pouvoir"

Dans la presse, ce lundi 6 janvier, les réactions, au Proche-Orient et dans le monde, à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué la semaine dernière par une frappe américaine en Irak. Et l’ouverture du procès de l’ancien producteur Harvey Weinstein, aux États-Unis.

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Dans la presse, ce matin, les réactions, en Iran, à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué vendredi par une frappe américaine en Irak.

L’image de la marée humaine qui a accompagné le convoi funéraire du général à Machhad, dans le nord-est du pays, fait la Une du journal Khorasan, qui évoque «la grandeur du dernier voyage» de l’ancien commandant de la force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution. «Le martyre du général Soleimani provoque une colère globale contre la nature terroriste des États-Unis», accuse The Tehran Times, en citant l’appel lancé par le chef du Hezbollah libanais, qui demande aux alliés de l’Iran de cibler l’armée américaine au Proche-Orient pour venger la mort du général. «Quand les cercueils des soldats et des officiers américains commenceront à revenir aux États-Unis, (le président Donald) Trump et son administration comprendront qu'ils ont perdu la région», a menacé hier Hassan Nasrallah.

L’Orient-Le Jour note que les menaces contre les États-Unis ont conduit le président américain à brandir à son tour le spectre d’une riposte rapide. Cette montée des tensions préoccupe le quotidien libanais, inquiet de voir les manifestations de contestation populaires en Irak, en Iran, et au Liban, en être «les premières victimes». En Irak, les représailles ont pris la forme d’un vote du Parlement, hier, en faveur du départ immédiat des forces américaines. Une décision surtout symbolique, et qui doit encore être validée par le gouvernement, selon le quotidien irakien Azzaman. The Wall Street Journal, qui estime que les frappes contre les milices irakiennes pro-iraniennes étaient «nécessaires (...) malgré le risque d’un retour de bâton nationaliste», présente le vote du parlement irakien comme l’une des manifestations de ce «retour de bâton», tout en présentant la présence des quelque 5—000 soldats américains sur le sol irakien comme allant de l’intérêt de l’Irak comme des États-Unis. The New York Times, en revanche, presse les sénateurs américains de «stopper» la marche vers la guerre contre l’Iran, dans laquelle Donald Trump se serait lancé, selon lui.

Cette défiance est largement partagée par la presse européenne. En Suisse, Le Temps s’interroge notamment sur la menace du président américain de s’en prendre à 52 sites iraniens, pour certains «de très haut niveau et très importants pour l’Iran et sa culture», le journal suisse rappelant que le droit international interdit formellement les attaques contre les sites culturels, considérées comme des crimes de guerre. Au Royaume-Uni, The Guardian fait état des pressions grandissantes sur Donald Trump, pour qu’il rende des comptes sur la mort de Qassem Soleimani, beaucoup mettant en doute la véracité des déclarations selon lesquelles les États-Unis auraient cherché, par son assassinat, à déjouer une «attaque imminente», donc à empêcher un nouveau conflit plutôt qu’à le déclencher.

Beaucoup de commentaires également sur la décision de l’Iran de ne plus s'imposer de limites en matière d'enrichissement d'uranium. The Jerusalem Post précise que cette décision était attendue, et qu’elle intervient dans le cadre de la campagne menée depuis plusieurs mois déjà par Téhéran pour pousser l’Europe à faire pression sur les États-Unis afin qu’ils assouplissent leurs sanctions contre l’Iran. «L’Iran décide de s’affranchir davantage de l'accord sur le nucléaire» : d’après The Financial Times, l’accord conclu à Vienne en 2015 serait désormais «sur le point de s’effondrer complètement». Une analyse partagée par The Independent, un autre quotidien britannique, qui annonce déjà «la mort de l’accord sur le nucléaire» iranien, dont les États-Unis se sont désengagés depuis 2018.

Les Etats-Unis, où s’ouvre aujourd’hui le procès de l’ancien producteur, Harvey Weinstein, notamment accusé d’agressions sexuelles par de nombreuses actrices. Plus de deux ans après qu’a éclaté le scandale, The New York Times rappelle que l’affaire Weinstein a largement contribué à l’émergence du mouvement «#Metoo», cette mobilisation planétaire contre les abus et le harcèlement sexuel. Un mouvement de libération de la parole des victimes, qui «s’est propagé bien au-delà du milieu du divertissement», selon le journal français La Croix, qui raconte comment «#Metoo» a aussi changé la société américaine. D’après l’association américaine de défense des droits des femmes, quinze États ont depuis promulgué des lois pour lutter contre le harcèlement, favoriser la prise de parole des victimes ou encore augmenter la présence de femmes dans les conseils d’administration. Même si «beaucoup d’entreprises et d’institutions pensent encore qu’enquêter sur des cas d’abus sexuels les exposera à davantage de poursuites judiciaires», selon Linda Vester, une ancienne journaliste qui a accusé un présentateur star de la chaîne NBC de contacts physiques inappropriés. Celle-ci prédit néanmoins que «cela va changer avec la montée en puissance des nouvelles générations, dont le discours sur le consentement a été forgé par #MeToo». «Les jeunes, se réjouit-elle, n’ont pas les mêmes comportements que les dinosaures aux commandes actuellement».

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