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Chronologie : les principales étapes de l'affaire Carlos Ghosn

De son arrestation le 19 novembre 2018 à Tokyo à sa fuite rocambolesque au Liban le 30 décembre 2019, l'affaire Carlos Ghosn est un long feuilleton judiciaire. En voici les principales étapes.

L'ancien PDG de Renault et Nissan, Carlos Ghosn, accusé de malversations financières, a fui la justice japonaise au Liban le 30 décembre 2019. Retour sur la chronologie de cette affaire à rebondissements.

• L'arrestation : 19 novembre 2018

Le 19 novembre 2018, Carlos Ghosn est arrêté à son atterrissage à Tokyo. Le dirigeant franco-libano-brésilien, aujourd'hui âgé de 65 ans, est soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières entre 2010 et 2015.

• Révoqué par Nissan et Mitsubishi : novembre et décembre 2018

Le 20 novembre 2018, la direction exécutive de Renault est provisoirement confiée à son numéro deux, Thierry Bolloré. Carlos Ghosn est révoqué de la présidence du conseil d'administration de Nissan deux jours plus tard.

Le 26 novembre, Mitsubishi Motors limoge Carlos Ghosn. Les gouvernements français et japonais réaffirment leur soutien à l'alliance.

Le 10 décembre, il est inculpé pour dissimulation de revenus en 2010-2015.

Seul Renault confirme Carlos Ghosn à son poste de PDG, arguant de la présomption d'innocence.

• Nouvelles accusations

Le 21 décembre 2018, de nouvelles accusations tombent : Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir tenté de faire couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels en 2008.

Le 8 janvier 2019, Carlos Ghosn affirme au tribunal de Tokyo être "faussement accusé et détenu de manière injuste".

• Lâché par Renault : janvier 2019

Le 11 janvier, Carlos Ghosn est inculpé pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018.

Après le rejet d'une demande de libération sous caution, il démissionne de la présidence de Renault. Il est remplacé par un tandem, Jean-Dominique Senard, président, et Thierry Bolloré, directeur général (qui sera par la suite limogé à son tour pour clore l'ère Ghosn).

• Révélations sur son mariage à Versailles

Le 31 janvier, interrogé par l'AFP et Les Échos dans sa prison, Carlos Ghosn dénonce "un complot" ourdi par Nissan pour empêcher un projet d'intégration plus poussée avec Renault.

En février, Renault signale à la justice que son ancien patron a reçu pour son "bénéfice personnel" (l'organisation de son mariage en octobre 2016) un avantage en nature de 50 000 euros dans le cadre d'une convention de mécénat signée avec le Château de Versailles.

• Libérations, inculpations et poursuites :

Le 5 mars, un juge accepte la libération de l'ex-PDG sous caution d'un milliard de yens (8 millions d'euros), avec interdiction de quitter le Japon. Mais il est de nouveau arrêté le 4 avril, accusé d'avoir utilisé 5 millions de dollars pour son bénéfice personnel.

Le 22 avril, il est de nouveau inculpé, pour abus de confiance aggravé, mais à nouveau libéré le 25 sous caution, toujours sous strictes conditions et avec l'interdiction de quitter le Japon.

Le 4 juin, les résultats d'un audit interne mené par Renault et Nissan au sein de leur filiale néerlandaise RNBV révèlent 11 millions d'euros de dépenses suspectes engagées par Carlos Ghosn. Renault projette d'engager des poursuites aux Pays-Bas.

• Une date de procès enfin fixée à avril 2020

Le 21 septembre 2019, la date du début du procès de Carlos Ghosn est fixée pour avril 2020 par le tribunal de Tokyo.

Le 23 octobre, le bureau et le domicile de la maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, sont perquisitionnés dans le cadre d'une enquête sur ses contrats de conseil auprès d'une filiale de Renault-Nissan.

Le 24 octobre, les avocats de Carlos Ghosn dévoilent leur ligne de défense lors d'une audience préliminaire à Tokyo, niant toutes les accusations et réclamant la nullité des poursuites, estimant la procédure illégale.

• La fuite : 30 décembre 2019

Le 30 décembre 2019, des médias libanais indiquent que Carlos Ghosn a quitté le Japon et est arrivé au Liban, une information confirmée le lendemain par l'intéressé par voie de communiqué, dans lequel il dit fuir "un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité".

Selon les médias libanais, l'ex-PDG aurait rejoint Beyrouth à bord d'un avion privé en provenance de Turquie.

Avec AFP