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Ségolène Royal tente de remobiliser ses troupes à Montpellier

La polémique sur de présumées fraudes lors de l'élection de Martine Aubry au poste de première secrétaire du Parti socialiste à peine atténuée, Ségolène Royal appelle au "dépassement du PS" lors de sa deuxième Fête de la Fraternité.

AFP - A l'issue d'une semaine agitée au PS avec la publication du livre-brûlot sur les fraudes présumées lors de l'élection de Martine Aubry, Ségolène Royal a appelé samedi à Montpellier au "dépassement" du Parti socialiste, et dressé une "feuille de route" à ses militants.

"La gauche compte sur vous et la France compte sur vous", a lancé l'ex-candidate PS à la présidentielle, boléro fuchsia sur robe blanche, lors de cette Fête organisée par son association Désirs d'avenir.

"Oui, tous ensemble, nous accompagnerons le dépassement du Parti socialiste. Nous créerons ce mouvement puissant et accueillant que le pays attend", a-t-elle poursuivi, s'adressant aux "salariés, jeunes de toutes origines et de tous horizons, syndicalistes, habitants des campagnes et des villes, intellectuels, associatifs".

"Je continue à faire tout ce que je peux pour faire avancer cet idéal et ce siècle citoyen qui s'avance. A nous d'agir et de donner envie d'agir autour de nous", a-t-elle poursuivi devant 3.000 participants -selon le maire PS de Montpellier, Hélène Mandroux- réunis en plein air dans le domaine de Grammont.

Par "dépassement", son proche Guillaume Garot entend que "le PS doit muer". Ségolène Royal "voit plus grand que le seul PS", tente de préciser une autre proche, Najat Belkacem,.

Citant Hugo, Jaurès, Roosevelt ou Einstein, Mme Royal a bien sûr parlé de la fraternité mais a fustigé "le sentiment de solitude et d'abandon que ressentent des millions de Français".

Elle a critiqué les "vrais privilégiés qui prospèrent", avec "la connivence, les réseaux de relation (qui) les protègent", le pouvoir qui "nous  abandonne et nous laisse seuls dans l'adversité", évoquant "tout un peuple abandonné en quelque sorte par ses dirigeants".

"Voilà la vraie solitude à laquelle les télés devraient s'intéresser", a-t-elle dit, dans une allusion aux commentaires sur son propre isolement au sein du PS - commentaires qu'elle réfute.

A ce titre, Mme Royal a fustigé le "microcosme parisien, dérouté par (sa) liberté de ton, par (son) refus de (s') assujettir à leurs codes, à leurs compromissions". "Un microcosme" qui a commencé selon elle "la mise en accusation répétitive et obsessionnelle de la solitude".

Elle s'en est aussi prise à "quelques notables de la politique, en attente de jours meilleurs" en allusion à certains de ses lieutenants qui l'ont délaissée, tels Manuel Valls et Vincent Peillon.

Elle s'en est surtout prise aux banques et aux bonus qu'il faut "encadrer strictement", interrogeant avec succès la foule: "Est-ce qu'un trader est plus utile à la société qu'un médecin, qu'un instituteur ou qu'un postier?". Elle a ironisé sur les "connivences" entre gouvernement et banques"

A la veille du G20, elle a "mis au défi" Nicolas Sarkozy "d'accorder ses actes à ses paroles": "On ne peut pas moraliser le capitalisme au G20 et protéger à l'Assemblée les niches fiscales et le bouclier fiscal. Ce n'est tout simplement pas possible!"

La présidente de Poitou-Charentes a appelé à faire de son association Désirs d'avenir "l'avant-garde d'une nouvelle forme d'action solidaire et d'échange de services", à "être des témoins engagés".

A son arrivée en gare de Montpellier, l'ex-candidate à la présidentielle avait été accueillie par le président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, exclu du PS. Il lui a rendu un hommage appuyé: "Ségolène, la seule qui déplace les lignes au PS".