
Fahem al-Taï a été tué dimanche soir à Kerbala alors qu'il rentrait chez lui à moto. Son nom s'ajoute à une longue liste de militants retrouvés morts dans des conditions obscures depuis le début du mouvement de contestation en Irak, le 1er octobre.
Un militant irakien actif au sein des manifestations contre le pouvoir (et son parrain iranien) a été assassiné, dimanche 8 décembre dans la soirée, devant son domicile dans la ville sainte chiite de Kerbala, a rapporté à l'AFP l'un de ses voisins.
Des images de vidéosurveillance visionnées par l'AFP montrent Fahem al-Taï, père de famille de 53 ans, rentrant chez lui en soirée avec deux amis sur une moto. Au moment même où il en descend, un autre cyclomoteur s'approche. Le passager arrière sort un pistolet visiblement muni d'un silencieux et tire à au moins deux reprises sur le militant, à moins de deux mètres de distance de lui, tandis que le pilote du cyclomoteur sort également une arme.
De même, vendredi, des proches de Zeid al-Khafaji, un photographe de 22 ans connu sur la place Tahrir, épicentre de la contestation à Bagdad, ont indiqué qu'il avait été enlevé devant sa porte en arrivant à l'aube chez lui depuis Tahrir.

Des dizaines de militants ont également été retenus plus ou moins brièvement par des hommes armés et en uniformes que l'État assure ne pas pouvoir identifier depuis plus de deux mois.
Répondant à cette campagne d'intimidation sur sa page Facebook, Fahem al-Taï avait écrit la veille de sa mort : "Nous gagnerons et notre pays nous reviendra, malgré vous". "Malgré la douleur, nous sourirons. Malgré vous et malgré vos partis politiques pourris".
Avec AFP