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En France, les expatriés algériens s'opposent à la tenue de l'élection présidentielle en Algérie

Le vote des expatriés algériens à l’élection présidentielle s’est ouvert en France, samedi. Jugée illégitime par une partie de la diaspora, l'élection doit se tenir en Algérie le 12 décembre.

Les expatriés algériens en France étaient invités samedi à aller voter pour l'élection présidentielle, qui aura lieu le 12 décembre en Algérie. Mais, dans plusieurs villes de l'Hexagone, une partie de la diaspora a préféré manifester contre ce scrutin plutôt que de se rendre aux urnes.

Dans le 11e arrondissement de Paris, près du consulat, beaucoup portaient des bonnets blancs pour montrer qu'ils venaient protester pacifiquement. D'autres, brandissaient un carton rouge pour afficher leur désaccord avec la tenue de l'élection présidentielle.

"Ce peuple est décidé à reprendre sa destinée en main"

"Elle ne sert à rien du tout. Elle est la continuité de l'oppression. Elle est la continuité du vol des Algériens", a dénoncé un manifestant. Même son de cloche du côté d'une manifestante croisée dans le cortège. "Beaucoup pensent que cela va s'arrêter à partir du 12 décembre. Non. Ce peuple est décidé à reprendre sa destinée en main", a-t-elle lancé. "Pour nous l'Algérie sera démocratique et libre, sinon elle ne sera rien", a renchéri une autre manifestante. 

Dans la ville de Saint-Étienne, située dans la Loire, une cinquantaine de manifestants ont scandé devant le bâtiment des slogans hostiles au pouvoir algérien en place. Outre des drapeaux algériens, ils ont brandi des pancartes "Non au vote", "Non au recyclage du système mafieux", "Celui qui vote du 7 au 12 décembre est un traître".

Des divisions entre votants et manifestants

Filmés à l'aide de smartphones, ceux qui ont pénétré dans le bâtiment pour participer au scrutin ont été conspués par les manifestants qui les ont traités de "traîtres", "bâtards", "assassins" ou "voyous".

"Les cinq candidats qu'on nous propose ont été mis en place par le gouvernement actuel qui est illégitime. Avant d'organiser des élections, il faut l'installation par l'armée d'un gouvernement de transition qui permette au Harak (mouvement de protestation lancé en février contre le pouvoir, NDLR) de s'organiser", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants.

Saïd Bouteflika refuse de répondre au juge 

Alors que le débat autour de cette élection pousse les expatriés algériens dans les rues, la justice algérienne a demandé à entendre Saïd Bouteflika, le frère du président algérien déchu. Ce rebondissement survient au troisième jour d'un procès pour corruption d'anciens hauts responsables politiques et hommes d'affaires algériens.

Le procureur en a fait la demande à l'issue de la comparution d'Ali Haddad, ancien dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, dans le dossier du financement électoral de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Appelé à la barre, Saïd Bouteflika n'a pas voulu répondre aux questions du juge puis du procureur sur les accusations de financement illégal de la dernière campagne électorale de son frère Abdelaziz, qui a démissionné le 2 avril sous la pression populaire. 

Après son refus, le juge a demandé à ce qu'il soit ramené à la prison militaire de Blida, où il purge une peine de 15 ans pour "complot contre l'autorité de l'État". Il avait déjà refusé de comparaître lors de son procès fin septembre. 

Avec AFP