logo

Uruguay : le candidat de centre-droit Luis Lacalle Pou sera le prochain président

Après quinze ans d'hégémonie de la gauche au pouvoir, le candidat de centre-droit, Luis Lacalle Pou a creusé l'écart dans les urnes, lors de l'élection présidentielle uruguayenne, jeudi. Il prendra officiellement ses fonctions en mars prochain.

Le candidat de centre-droit, Luis Lacalle Pou sera le prochain président de l'Uruguay. Le recompte des votes a montré, jeudi 28 novembre, un retard impossible à rattraper pour son adversaire Daniel Martinez. Une issue mettant fin à quinze ans d'hégémonie de la gauche à la tête du pays.

Ce dernier, candidat du Frente Amplio (Front élargi) a reconnu sur Twitter sa défaite au second tour de la présidentielle qui s'est tenu dimanche.

"Nous saluons le président élu Luis Lacalle Pou, que je vais rencontrer demain", a écrit Daniel Martinez. "Nous continuerons à défendre, plus que jamais, la démocratie".

La evolución del escrutinio de los votos observados no modifica la tendencia.Por lo tanto saludamos al presidente electo @LuisLacallePou ,con quien mantendré una reunión mañana. Agradezco de corazón a quienes confiaron en nosotros con su voto.

— Ing. Daniel Martínez (@Dmartinez_uy) November 28, 2019

Prise de fonctions en mars

Luis Lacalle Pou, du Parti national et à la tête d'une coalition allant de la droite conservatrice au centre droit, lui a répondu, également sur Twitter, écrivant sobrement "Gracias Daniel" (Merci Daniel).

Dimanche soir, alors que les sondages prédisaient une victoire confortable de Luis Lacalle Pou, à la fin du dépouillement, la différence était de quelque 30 000 voix entre les deux candidats. Une différence inférieure au nombre de bulletins sujets à vérification.

L'autorité électorale avait alors annoncé qu'elle attendrait le second décompte, lequel est traditionnellement réalisé à chaque élection, avant d'annoncer un vainqueur. 

Le nouveau président prendra officiellement ses fonctions en mars.             

Lois sociétales

Âgé de 46 ans et héritier d'une dynastie politique uruguayenne, Luis Lacalle Pou a obtenu 1,168 million de voix (48,71 %), contre 1,139 million pour Daniel Martinez (47,51 %), ancien maire de Montevideo de 62 ans et représentant du parti au pouvoir, le Frente Amplio.

La victoire du candidat de centre-droit tourne la page de quinze ans de présidence de gauche en Uruguay, qui avait vu l'alternance au pouvoir du président Tabaré Vazquez (2005-2010, 2015-2020) et de l'ex-guérillero d'extrême-gauche, José Mujica (2010-2015). 

À la suite des résultats, le président brésilien Jair Bolsonaro a invité Luis Lacalle Pou à "venir visiter le Brésil rapidement". L'Uruguayen a également été félicité par le président sortant argentin de centre droit Mauricio Macri.

- Por telefone, parabenizei o Presidente eleito do Uruguai, Luis Lacalle Pou, pela sua histórica vitória nas urnas. Confirmei minha presença em sua posse e o mesmo também confirmou que brevemente nos visitará.

— Jair M. Bolsonaro (@jairbolsonaro) November 28, 2019

Depuis quinze ans, l'Uruguay était gouverné par la gauche, arrivée au pouvoir à la faveur de la "vague rose" qui avait déferlé sur l'Amérique latine avec les gouvernements de Nestor et Cristina Kirchner en Argentine, Luiz Inacio Lula da Silva au Brésil, Evo Morales en Bolivie, ou encore Rafael Correa en Équateur.

La coalition au pouvoir a alors notamment approuvé l'avortement (2012), le mariage homosexuel (2013) et a été pionnière dans la légalisation du cannabis (2013). Dans ce pays réputé pour être un des plus sûrs d'Amérique latine, la criminalité arrive en tête des préoccupations des électeurs. L'Uruguay a connu une hausse de 45 % des homicides entre 2017 et 2018. 

Du côté de l'économie, le taux de chômage se rapproche des 9,5 % et le coût de la vie ainsi que la pression fiscale reviennent souvent parmi les récriminations des chefs d'entreprises et commerçants.

Durant sa campagne, Luis Lacalle Pou a notamment promis de réduire les dépenses de l'État pour réduire le déficit public qui se situe à 4,9% du PIB. 

Il a également assuré qu'il n'augmenterait pas les impôts car il faut "donner de la marge" à ceux qui produisent dans le pays.

Avec AFP