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Iran : "J’ai peur d’une guerre civile"

A la Une de la presse, ce jeudi 21 novembre, l’incertitude sur la situation en Iran, après la sanglante répression des manifestations contre la hausse du prix de l’essence. Israël en route vers un probable troisième scrutin en un an. Les mesures du gouvernement français pour tenter de calmer la colère de l’hôpital. Et la disgrâce du prince Andrew, au Royaume-Uni

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A la Une de la presse, ce matin, l’incertitude sur la situation en Iran, après plusieurs jours de manifestations contre la hausse du prix de l’essence, dont la répression a fait «des dizaines de morts», selon l’ONU.

D’après la presse officielle iranienne, tout serait rentré dans l’ordre et les «anarchistes armés», qui s’étaient mobilisés contre l’augmentation du prix du carburant, auraient été «vaincus» - c’est en tout cas ce qu’affirme Hassan Rohani, cité par The Iran Daily, qui rapporte que le président iranien a présenté les manifestations de ces derniers jours comme «un complot» de l’étranger, pour créer de «l’insécurité» dans le pays. The Tehran Times, lui, fait état de «nombreux rassemblements» de soutien au régime, hier, pour «stopper net le vandalisme». Des manifestations dont l’ampleur est en réalité difficile à mesurer, puisqu’Internet est toujours presque totalement coupé.


Malgré ce blocage, quelques voix parviennent tout de même à se faire entendre. Le Monde a pu joindre quelques internautes ingénieux, qui témoignent de l’atmosphère de terreur à huis clos et d’incertitude dans laquelle se trouve leur pays. Parmi eux, «un journaliste iranien, connu pour son indépendance», qui explique que beaucoup de protestataires ont exprimé «leur colère de voir Téhéran utiliser l’argent public au profit de ses projets de domination en Irak et sur la scène palestinienne, alors qu’ils souffrent», notamment des conséquences de l’alourdissement des sanctions américaines. D’après Le Monde, «la violence des manifestations ne fait toutefois pas l’unanimité»: «j’ai peu d’une guerre civile», témoigne une Téhéranaise ; qui dit craindre «la présence d’éléments provocateurs pour œuvrer à un changement de régime».

Beaucoup se demandent si la révolte des Iraniens peut avoir des conséquences au Liban et en Irak, touchés eux aussi par la contestation. Alors que les manifestants irakiens ont exprimé leur solidarité envers les Iraniens, le quotidien libanais L’Orient Le Jour explique que Téhéran, «acculé en interne», «pourrait être encore plus sur la défensive en Irak et au Liban». «Le régime iranien se sent victime d’un complot général ourdi par l’étranger. De quoi l’encourager à resserrer l’étau sur les Libanais et les Irakiens», s’inquiète le journal.

Au Moyen-Orient, toujours, en Israël, Benny Gantz a annoncé hier avoir échoué à former un nouveau gouvernement. Tout comme son rival Benyamin Netanyahou, l’ancien chef de l’armée a échoué: «Israël en route pour un troisième scrutin», annonce The Jerusalem Post. Trois législatives en un an: la faute à «la haine» que les dirigeants israéliens se vouent mutuellement, d’après le quotidien – qui précise que la Knesset, le parlement, a maintenant 21 jours pour désigner un nouveau chef de gouvernement. D’ici là, «le procureur général d’Israël doit se prononcer» sur le sort judiciaire à réserver à Benyamin Netanyahou, demande Haaretz, qui rappelle que le Premier ministre sortant est mis en cause dans plusieurs affaires de corruption présumée et estime que «le blocage politique actuel» est largement due au «nœud gordien» liant la vie politique israélienne au statut judiciaire de Benyamin Netanyahou, qui lui-même «affecte la décision de voter pour lui ou non, ou de former une coalition avec lui, ou pas».

En France, le gouvernement a présenté hier ses mesures d’urgence pour tenter de calmer la colère des praticiens hospitaliers. Un milliard et demi de crédits supplémentaires, des primes aux personnels, une reprise partielle de la dette: Le Parisien parle d’un «traitement de choc», d’un «dispositif ambitieux», qui prouve, selon lui, que le gouvernement a enfin «pris la mesure de la gravité du mal», par des mesures présentées comme «une bouffée d’oxygène, la fin du déni, de cette vieille croyance qu’une stricte gestion comptable suffirait à sauver» le système de santé français. «En quelques mois, le gouvernement a fait bien davantage que ses prédécesseurs», salue Le Figaro – qui prévient toutefois qu’il n’est «pas certain que ce plan desserre l’étreinte politique», et qu’il risque même «de donner des idées à d’autres». A l’image des personnels hospitaliers, la presse française reste sur sa faim. «Gare aux complications», met en garde Libération, avec un photomontage montrant Emmanuel Macron en tenue de chirurgien. Libé prévient, lui aussi, que les annonces d’hier «calmeront difficilement la colère des soignants», alors que le président «joue gros, à deux semaines de la mobilisation contre la réforme des retraites». «L’Elysée joue la montre pour éviter que la colère des soignants s’ajoute aux mobilisations contre la casse des retraites», répète L’Humanité, en critiquant une ordonnance gouvernementale «au rabais»: «l’hôpital attendait une ambition, il n’a eu droit qu’à des pansements».

On se dit au revoir au Royaume-Uni, où le prince Andrew a annoncé, hier, sa décision de se retirer de la vie publique, pour un certain temps. D’après The Times, le prince a pris cette décision après une «discussion de crise» avec son frère, le prince Charles, et la reine Elizabeth, visiblement ébranlés par l’avalanche de critiques que lui a valu sa défense pour le moins maladroite dans l’affaire Epstein, ce pédophile américain mort en prison, avec lequel le prince Andrew a longtemps entretenu des relations, y compris après sa condamnation. «Banni», titre The Daily Mail, avec pas moins de 9 pages consacrées à la disgrâce de «Randy Andy», Andy le chaud lapin. Andy le chaud lapin, qui aura désormais tout son temps pour se consacrer à l’observation d’autres animaux, et pourquoi pas des castors, dont le Huffington Post annonce la réintroduction dans deux régions du sud de l’Angleterre. D’après le site, les autorités comptent sur ces «bâtisseurs de la nature» pour lutter contre les inondations et aider le paysage à résister au changement climatique.

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