Le Parti conservateur britannique est sous le feu des critiques, depuis qu'il a rebaptisé le compte Twitter de son service de presse "FactcheckUK", le temps du débat entre Boris Johnson et Jeremy Corbyn, mardi soir.
Le Parti conservateur britannique cherchait, mardi 19 novembre, à se justifier, au lendemain d'un premier débat télévisé en vue des législatives du mois prochain. Durant la joute verbale entre le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, et le Premier ministre conservateur, Boris Johnson, le compte Twitter de communication des Tories "CCHQ Press office" a été rebaptisé "FactcheckUK" - "vérificateur d'information" en français. C'est sur ce compte que le Parti conservateur diffuse ses informations de campagne.
Or le compte @CCHQPress est certifié par Twitter, ce qui est en principe un gage de confiance. Le réseau social a donc mis en garde contre de nouvelles tentatives de "tromper les gens" pendant la campagne électorale britannique. "Twitter s'implique pour que puisse se tenir un débat sain pendant la campagne électorale britannique. Nous avons au niveau international des règles en place qui interdisent des comportements de nature à tromper les gens, y compris avec des comptes certifiés", a déclaré un porte-parole dans un communiqué.
As the home of the original @FactCheck in the UK we need to point out “factcheckUK” has nothing to do with @Channel4News it is the renamed twitter account of @cchqpress- @Conservatives no political party should be trying to cloak themselves in the guise of independent journalists https://t.co/KprD6ub7eD
— Ben de Pear (@bendepear) 19 novembre 2019Sur la BBC, l'un des poids lourds du Parti conservateur britannique, le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, a soutenu qu'il s'agissait de réfuter en temps réel les "absurdités" proférées, selon lui, par l'opposition travailliste. "Personne regardant le compte plus d'une fraction de seconde ne peut être trompé", a-t-il affirmé.
Sur la BBC radio 4, Will Moy, directeur général de l'association indépendante de fact-ckecking Full Fact, a estimé que Twitter aurait pu renommer le compte "de force". Mais selon lui, la responsabilité ici ne porte pas sur le réseau social mais sur le parti, qui a "choisi" de se faire passer pour un compte de "fact-checking". "Ils ne publiaient pas des informations précises", mais "les lignes du parti", a-t-il souligné.
"Ils ont changé leurs couleurs, ils ont changé leur nom, ils ont changé leur logo pour quelque chose qui ne ressemblait pas au Parti conservateur", a-t-il ajouté.
Avec AFP