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Le navire retrouvé n’a pas été coulé par la mafia

L'épave retrouvée au large de la côte sud italienne, soupçonnée d'être un navire rempli de bidons radioactifs coulé par la mafia, s'avère en fait être un simple paquebot sicilien ne présentant aucun risque.

AFP - L'épave retrouvée au large de la côte sud italienne, soupçonnée d'être un navire rempli de bidons radioactifs coulé par la 'Ndrangheta (mafia calabraise), s'avère en fait être un paquebot sicilien ne présentant aucun risque, ont affirmé vendredi les autorités.

L'épave avait été retrouvée le 12 septembre au large des côtes de la Calabre à la suite des déclarations à la justice d'un repenti de la 'Ndrangheta, Francesco Fonti, qui avait affirmé que son organisation avait coulé en 1992 le cargo Cunsky, rempli de bidons radioactifs.

"L'épave que nous avons retrouvée est celle du 'Catania', elle ne correspond pas aux déclarations du repenti Francesco Fonti (...) On lit clairement sur le flanc du navire l'insciption 'Catania'", a déclaré le procureur de la République de Catanzaro (Calabre, sud), Vincenzo Lombardo, cité par l'agence Ansa.

"Les résultats de l'enquête ne laissent aucune place au doute", a-t-il insisté. Le "Catania" avait été coulé en 1917 par un sous-marin allemand.

Aucune contamination radioactive n'a été détectée dans un rayon de 7 km, et ce qui avait été pris pour des fûts de déchets toxiques serait en fait des conduites d'évacuation cylindriques.

"Cette affaire de l'épave est donc close mais celle de la pollution de la Calabre reste ouverte. Il faut mettre sur pied un programme en Calabre pour s'assurer de la nécessité de procéder à d'autres recherches avec les ressources adaptées", a estimé le procureur national antimafia Piero Grasso.

A la demande du ministère public, le navire dépêché par le ministère de l'Environnement pour faire la lumière sur l'origine de l'épave pourrait être utilisé pour rechercher une autre épave, celle d'un navire chargé de déchets toxiques qui aurait été coulé au large des côtes de la Basilicate (sud).

En effet, selon les déclarations du repenti, le Cunsky ne serait que l'une des 32 embarcations coulées par la mafia dans la Méditerranée avec à bord des produits toxiques tels que le thorium 234, le plutonium ou le sulfate d'ammonium, selon le parquet de Reggio de Calabre.

Le président pour l'Italie de l'organisation de défense de l'environnement World Wide Fund for Nature (WWF), Fulco Pratesi, a déclaré à Ansa qu'il ne fallait pas "oublier l'ampleur des trafics internationaux illicites de déchets dangereux et radioactifs (...) pour lesquels des preuves officielles existent depuis le milieu des années 90".

"Depuis au moins 2004, il est apparu clairement que ces activités criminelles ont été tolérées, sinon favorisés, par des organismes d'Etat", a-t-il accusé.