Le Goncourt des Lycéens a été décerné, jeudi, à Karine Tuil pour "Les choses humaines" (Gallimard). La romancière avait déjà été récompensée la veille par le prix Interallié.
Le Goncourt des Lycéens a été décerné, jeudi 14 novembre, à la romancière Karine Tuil pour "Les choses humaines" (Gallimard), après avoir été récompensée la veille par le prix Interallié. La remise du prix aura lieu à 18h00 aux éditions Gallimard, à Paris.
Le roman, le 11e de l'écrivaine, qui a figuré dans les sélections du Goncourt et du Femina, raconte une affaire de viol qui parle aussi de domination, des faux-semblants et du culte de la performance.
"Grande joie"
"Je suis extrêmement émue car j'ai plusieurs fois participé au Goncourt des Lycéens (...) C'est une très grande joie de participer à ces échanges avec les lycéens. D'autant que cette édition était particulièrement riche", a réagi la romancière par téléphone.
Karine Tuil l'a emporté au premier tour avec 7 voix, contre 5 à Louis-Philippe Dalembert pour "Mur Méditerranée" (Sabine Wespieser). Elle succède à David Diop, récompensé en 2018 pour son roman "Frère d'âme".
Sorti en août, le dernier roman de Karine Tuil s'est déjà écoulé à 34 000 exemplaires, selon des données de GfK citées par le magazine professionnel Livres Hebdo.
Il est question de sexe, de pouvoir et de médias dans "Les choses humaines". Alexandre, le fils brillant d'une famille en vue (Jean, le père, est un journaliste vedette de la télé, sa mère Claire est une essayiste féministe reconnue) est accusé de viol. Karine Tuil présente les faits sans fioritures et nous fait suivre de bout en bout le procès d'Alexandre.
Juré d’assises
Le lecteur se retrouve dans la peau d'un juré de cour d'assises. L'écrivaine laisse chacun de ses lecteurs se positionner en son âme et conscience et prendre le temps de la réflexion.
Environ 2 000 lycéens, appartenant à une cinquantaine d'établissements scolaires dans tout le pays, dont un lycée de Fort-de-France (Martinique), ont été embarqués dès la rentrée de septembre dans l'aventure par leurs professeurs, sous la houlette du ministère de l'Éducation nationale et de la Fnac.
Des jeunes issus d'horizons très divers : du lycée agricole de Rodilhan (Gard) à de prestigieux lycées parisiens, de filières générales comme professionnelles, de classes de seconde à des BTS, de l'enseignement public comme privé.
Tous ont planché pendant deux mois sur la première sélection de l'Académie Goncourt, rendue publique début septembre. Soit quatorze romans, dont certains ont déjà été récompensés ces dernières semaines par d'autres prix.
Avec AFP