Brillante depuis le début de sa jeune carrière en Fed Cup, Ashleigh Barty a l'occasion d'offrir à l'Australie sa première couronne dans la compétition depuis près d'un demi-siècle. Une opportunité rêvée pour la numéro un mondiale face aux Bleues.
Fin décembre 2018, Ashleigh Barty, alors discrète 15e joueuse mondiale, lançait en toute discrétion sa saison, à Perth en Australie. Victorieuse d'un tournoi du Grand Chelem [Roland-Garros] en juin et passée numéro un mondiale depuis, elle rêve d'y offrir à l'Australie sa première Fed Cup depuis près d'un demi-siècle, samedi 9 et dimanche 10 novembre, en finale face à la France.
"La Fed Cup a sa place dans mon programme, avant tout autre tournoi, affirme Barty dans une interview accordée à la Fédération internationale de tennis (ITF). J'ai répété à Alicia [Molik, la capitaine de l'équipe australienne] que la Fed Cup était pour moi une priorité."
La plus petite joueuse du top 10 (1,66 m), "Ash" Barty (23 ans) a toutefois acquis une toute nouvelle stature en moins d'un an. Avant 2019, jamais la native d'Ipswich, près de Brisbane dans l'est australien, à l'opposé de Perth, ne s'était invitée en deuxième semaine en Grand Chelem. Cette saison, elle est la seule joueuse à avoir rallié les huitièmes de finale, au moins, dans les quatre tournois les plus prestigieux du calendrier. Mieux, elle s'est offert son premier trophée majeur, à Roland-Garros.
Devenue numéro 1 mondiale dans les semaines qui ont suivi, elle est la première Australienne de l'histoire à finir l'année sur le trône du tennis mondial.
Imbattable ou presque en Fed Cup
Barty est aussi la joueuse qui a empilé le plus de victoires cette saison (56), ainsi que le plus de succès face à des joueuses du top 10 (12). Elle a enfin été titrée sur toutes les surfaces : sur dur, à Miami, sur terre battue, à Paris, sur gazon, à Birmingham et en salle au Masters qui réunit les huit meilleures joueuses de l'année, il y a moins d'une semaine à Shenzhen (Chine).
"Ça a été une année incroyable, vraiment. J'ai l'impression qu'à chaque fois que j'ai atteint un de mes objectifs, on s'en est fixé de nouveaux et qu'on a su les atteindre aussi", s'est-elle réjouie en début de semaine, à peine débarquée d'un Masters qu'elle a brillamment remporté.
Son ascension est encore plus vertigineuse, si l'on se souvient qu'elle n'a fait son retour sur le circuit WTA qu'en juin 2016, après avoir abandonné le tennis pendant presque deux ans et s'être essayée au cricket, le temps d'une saison avec l'équipe professionnelle de Brisbane.
Barty n'est pas en reste en Fed Cup : elle y entretient une série de quatorze victoires et a apporté trois points (2 en simple et 1 en double) à son équipe lors de chacun des deux premiers tours de la campagne 2019, aux États-Unis et face au Bélarus. Au total, sur dix-neuf matches joués depuis 2013, elle en a remporté dix-sept (1 défaite en simple en 2017 et 1 en double en 2013).
Un objectif majeur
La semaine de la finale "est une semaine que j'ai cochée dès le début de l'année, c'était un objectif pour notre équipe et notre nation", a-t-elle répété mardi.
"À mi-saison encore, ça le restait vraiment et je voulais m'assurer d'être en forme et de tout faire pour être bien pour ce week-end. C'est quelque chose que j'attendais depuis longtemps", a poursuivi Barty qui a des origines aborigènes par son père et portera des boucles d'oreille en représentant le drapeau, offertes par des écoliers de Perth, pour la finale.
"Jouer la Hopman Cup à Perth a été une manière parfaite de commencer ma saison 2019 et pouvoir la conclure en jouant pour mon pays, au même endroit, ça boucle la boucle", a conclu l'Australienne.
Au bout d'une saison éprouvante, en particulier émotionnellement, risque-t-elle de payer sa débauche d'énergie sur l'ultime obstacle ?
"Il y aura une telle décharge d'adrénaline qu'elle ne sentira pas la fatigue. Elle la sentira peut-être après la compétition, mais pas pendant", estime l'ancienne championne française Marion Bartoli auprès de l'AFP.
Une fois la Fed Cup refermée, Barty pourra se tourner vers un autre de ses objectifs avec le maillot vert et or : les JO-2020, dans moins de neuf mois à Tokyo.
Avec AFP