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"La rue fait chuter le gouvernement libanais"

Dans la presse ce mercredi 30 octobre, "la rue fait chuter le gouvernement libanais", mais ouvre une période d'incertitude en faisant craindre un nouveau vide politique au Liban. En France, l'attaque d'une mosquée à Bayonne survient dans un climat de "haine", pour Libération, où "l'Islam de France sous tension" défend le port du voile.

Au 13e jour du soulèvement populaire au Liban, "Saad Hariri s’est incliné devant la volonté du peuple", titre à sa Une le Daily Star. Une décision surprise et non concertée avec le président Michel Aoun et le président du Parlement qui précipite le pays vers un vide politique, estime le quotidien libanais. L’Orient Le Jour y voit pourtant une décision réfléchie "Hariri renverse la table pour mieux négocier son retour". En l’absence de personnalité sunnite à même de former un nouveau gouvernement, Saad Hariri pourrait continuer à expédier pour longtemps les affaires courantes. Un Premier ministre accusé de trahison et de "coup d’Etat" contre le compromis présidentiel de 2016. Le journal libanais Al Akhbar proche du Hezbollah se demande si Saad Hariri n’a pas rejoint l’opposition qui s’exprime dans la rue... Une jeunesse libanaise sur laquelle "souffle un vent de laïcité", selon Slate. Le magazine en ligne observe que son message appelle "à transcender les confessions et à mettre en œuvre une véritable égalité entre citoyens".

Vu des Emirats Arabes Unis, "Hariri démissionne sans avoir pu surmonter l’impasse et résolu la crise". Selon Gulf News, si cette démission accède à une demande des manifestants, elle plonge le pays dans une incertitude plus grande encore. Aucune voie claire ne se dégage vers le changement politique qui est exigé. Une révolution bien fragile, où le cèdre du Liban renversé accouche d’une marguerite, sous le crayon de Chapatte à la Une du Temps.

En France, Liberation revient sur l’attaque d’une mosquée à Bayonne lundi par un octogénaire de 84 ans qui a fait deux blessés graves. Le journal de gauche titre sur "un climat de haine" au milieu d’un débat national tendu, souvent dirigé contre les musulmans … Après deux semaines de polémique autour de d’une mère voilée prise à partie par un élu du Rassemblement national au Conseil régional de Bourgogne, le Sénat a adopté mardi une proposition de loi visant à interdire le port du voile aux mères accompagnatrices scolaire. Mediapart fustige des sénateurs LR qui se "défoulent". Un climat qui met "l’Islam de France sous tension" titre le journal catholique La Croix. Pressé par Emmanuel Macron de prendre des mesures fortes pour combattre davantage l’islamisme et le communautarisme, le Conseil français du culte musulman répond en dix points et "défend le port du voile", note le Figaro.