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Les Républicains choisissent Christian Jacob pour tenter de se relancer

Christian Jacob a été élu dimanche président des Républicains, devenant à cinq mois des municipales le patron d'un parti en crise profonde après deux années de délitement.

Le chef de file des députés Les Républicains (LR), qui faisait figure de grand favori, l'a emporté, dimanche 13 octobre, dès le premier tour avec 62,58 % des voix contre 21,28 % au député souverainiste du Vaucluse Julien Aubert et 16,14 % au plus libéral Guillaume Larrivé, député de l'Yonne.

La participation a été plus forte que prévue puisque 62 401 adhérents à jour de leur cotisation ont voté, soit 47 % de participation.

À titre de comparaison, en 2017, la participation avait atteint 42,46 % lorsque Laurent Wauquiez avait été élu avec près de 75 % des voix. LR comptait alors 235 000 adhérents, 100 000 de plus qu'aujourd'hui.

???????? Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance à nos militants et leur dire toute ma gratitude. J’ai énormément reçu de ma famille politique @lesRepublicains & je veux aujourd’hui lui rendre avec tout mon engagement et toutes mes convictions. C’est ensemble que nous gagnerons ! pic.twitter.com/f0UPj3m3Ou

  Christian JACOB (@ChJacob77) 13 octobre 2019

Cette mobilisation devrait asseoir la légitimité de Christian Jacob, même s'il est déjà acquis qu'il ne se présentera pas à la présidentielle de 2022.

"Les Républicains ne reprendront leur place de grand parti de droite populaire et ouvert que s'ils renouent avec la promesse du rassemblement", a assuré le député de Seine-et-Marne. Opposé au système des primaires, il a, depuis le siège du parti à Paris, appelé sa famille politique à mettre "de côté" les querelles d'ego.

Félicitant ses concurrents, Christian Jacob a assuré qu'ils auraient "évidement toute leur place dans l'équipe dirigeante" à venir. "Je continuerai, au sein des Républicains et à Oser la France, à défendre nos valeurs pour une Droite patriote, républicaine et sociale. L'aventure continue !", a réagi Julien Aubert sur Twitter, tandis que Guillaume Larrivé promettait de continuer "à tracer une voie, en homme libre de défendre (ses) convictions".

Une hémorragie à stopper

Christian Jacob, 59 ans, trois fois ministre, et qui revendique de son passé d'agriculteur un "bon sens paysan", devra en effet reconstruire un parti, héritier de l'UMP, qui a accumulé les revers : défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012, éviction historique du deuxième tour à celle de 2017, jusqu'à la gifle de 8,5 % aux européennes de mai, qui a provoqué la démission de Laurent Wauquiez et précipité cette élection interne.

Le nouveau président devra trouver une voie dans un espace politique réduit entre La République en marche, qui s'attaque à des thèmes régaliens marqueurs de la droite, et l'extrême droite, où l'on prône le rapprochement. Christian Jacob a promis un "projet d'alternance au macronisme" autour de "quelques valeurs fortes", telles que "restaurer l'autorité de l'État", "lutter contre une forme de délitement de la cohésion nationale et le poison du communautarisme et de l'immigration incontrôlée", et "combattre la paupérisation des classes moyennes et des retraités".

Pour le parti, le premier rendez-vous sera les municipales de mars, "moment de vérité entre le lepénisme et le macronisme d'un côté, et nous de l'autre", a ajouté le nouveau patron de LR, en promettant que cela se ferait "dans la clarté et sans compromission, en étant fiers de nos valeurs".

Pour Les Républicains, il faut aussi, à l'approche des municipales, stopper l'hémorragie qui a vu partir Valérie Pécresse et Xavier Bertrand. "Christian Jacob est celui qui peut, par sa personnalité, par une certaine sagesse mais aussi une certaine hauteur de vue, convaincre Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, des gens qui ont énormément de valeur, de revenir travailler avec nous pour reconstruire le parti", a estimé avant la clôture du scrutin le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau.

Il y a urgence. Dimanche, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a affirmé qu'il allait "évidemment" quitter LR. Et vendredi, c'est le sénateur de l'Hérault Jean-Pierre Grand qui avait claqué la porte du parti.

Avec AFP