
envoyé spécial à Akçakale, à la frontière turco-syrienne – Alors que la ville syrienne de Tal Abyad est lourdement pilonnée par l'artillerie turque depuis cinq jours, une équipe de France 24 s'est rendue à Akçakale, localité située du côté turc de la frontière.
Trouver du pain dans la ville turque d'Akçakale, un dimanche matin, n’est pas chose aisée : "La plupart ont quitté la ville, il faut bien donner à manger à ceux qui restent", résume un boulanger.
Adossée à la frontière, la localité fait face à l’une des principales cibles en Syrie de l’opération "Source de paix" lancée par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
"Ce que vous voyez de l’autre côté, c’est Tal Abyad qui est occupé par les terroristes depuis 2014. Tant qu’ils y resteront, nous ne serons pas à l’abri ici, on peut être visé par des roquettes à n’importe quel moment", justifie Ibrahim Yeldik, président de la section locale du Parti de la justice et du développement (AKP), la formation de Recep Tayyip Erdogan.
À la faveur de la guerre contre l'organisation État islamique, les forces kurdes avaient pris Tal Abyad en 2014, mais ce n’est que depuis quelques jours que des roquettes s’écrasent sur les maisons d'Akçakale. L'une de ces maisons a été visée quelques minutes avant l'arrivée de l'équipe de France 24 sur place.
Les patrouilles de police savent se montrer dissuasives et font pression pour que les journalistes ne restent pas longtemps à Akçakale.
Les autorités de la ville assurent que 50 000 réfugiés syriens – pour la plupart arabes – seront installés à Tal Abyad après la fin des opérations turques. L'un des objectifs de cette intervention est de peupler ou repeupler le Rojava, le Kurdistan syrien. "Certains disent qu'il s'agit plutôt de le 'dékurdiser'", explique notre envoyé spécial Ludovic de Foucaud.
Selon lui, les combats sont visibles depuis le côté turc. Outre les frappes, des affrontements ont lieu dans les rues avec des mitrailleuses et des mouvements de véhicules militaires. Les supplétifs de l'armée turque entrent dans Tal Abyad par l'ouest.