
Après le rejet par les eurodéputés de Sylvie Goulard, candidate d'Emmanuel Macron à la Commission européenne, la secrétaire d'État française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin a évoqué une "crise institutionnelle majeure pour l'Europe".
Ça n’est pas seulement un échec pour Emmanuel Macron. Le refus du Parlement européen de valider la candidature de la Française Sylvie Goulard à un poste de Commissaire européenne représente également "une crise institutionnelle majeure pour l'Europe", a estimé vendredi 11 octobre la secrétaire d'État française aux Affaires européennes.
"C'est d'abord une crise institutionnelle majeure pour l'Europe parce que sans commissaire français, la commission ne peut pas se mettre en route", a déclaré Amélie de Montchalin sur France inter.
"Il faut qu'on la résolve avec calme, sans colère, mais il faut que [la présidente de la nouvelle commission] Ursula von der Leyen nous dise ce qu'elle attend de la France", a-t-elle ajouté.
Après ce revers cuisant pour le président Emmanuel Macron, la presse française a évoqué vendredi "un camouflet", "une claque" et une "douche froide" pour un président qui paie son "arrogance".
Ce dernier a exprimé jeudi son incompréhension devant le rejet pour des raisons éthiques de la candidature de Sylvie Goulard et réclamé des "explications" d'Ursula von der Leyen.
"Un Parlement n’est pas un tribunal"
La dirigeante allemande avait choisi l'ex-ministre française malgré les mises en garde, alors que Sylvie Goulard est sous le coup d'une enquête judiciaire en France qui l'avait conduite à démissionner du gouvernement.
"Sylvie Goulard est passée devant trois commissions, elle a été auditionnée pendant six heures, notamment par la commission des affaires juridiques qui a la mission de regarder s'il y a des conflits d'intérêts. Cette commission n'a rien trouvé sur les conflits d'intérêts", a plaidé la secrétaire d'État aux Affaires européennes.
"J'ai un grand respect pour le Parlement, mais un parlement n'est pas un tribunal où l'on juge les affaires qui ne sont pas jugées par les tribunaux de la justice", a-t-elle insisté.
"Avec le président, avec Ursula von der Leyen, on a un devoir aujourd'hui c'est de résoudre cette crise, de lui apporter des réponses rapides", a-t-elle conclu.
Le président français, pour lequel l'Europe est une priorité, veut avant tout sauver le mandat promis à Mme Goulard pour la France, un vaste portefeuille du Marché intérieur, comprenant la politique industrielle, le numérique, la défense et le spatial.
Il compte sur ce levier pour relancer une politique industrielle de grands projets européens, après deux années durant lesquelles ses tentatives de relance ont piétiné, dans une Europe divisée.
Avec AFP