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Attaque de la préfecture de police : Christophe Castaner admet "des dysfonctionnements"

Cinq jours après l'attaque à la préfecture de police de Paris, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a évoqué des "dysfonctionnements" dans la détection de la radicalisation de l'auteur des faits, Mikaël Harpon.

Depuis l’attaque à la préfecture de police, qui a coûté la vie à quatre policiers, jeudi 3 octobre, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner est sous le feu des critiques. Après avoir participé mardi matin à la cérémonie en hommage aux policiers tués, aux côtés du président Emmanuel Macron, le ministre de l'Intérieur a été auditionné devant la Commission des lois de l'Assemblée nationale.

Les députés sont revenus sur les failles qui ont permis au tueur de passer à l'action. En réponse, le ministre a évoqué des "dysfonctionnements" dans la détection de la radicalisation de Mikaël Harpon, l’auteur de la tuerie. Selon lui, son mariage en 2014 aurait dû provoquer un nouveau contrôle dans le cadre de son habilitation pour accéder au secret défense.

"De ce que nous savons, il n'y a pas eu de contrôle. Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Je ne sais pas, mais c'est un dysfonctionnement parmi ceux qu'on peut noter au moment où je vous parle", a déclaré le ministre.

"Un dysfonctionnement sérieux, une faille grave"

Christophe Castaner est également revenu sur le "signalement informel potentiel en juillet 2015, quelques mois après un commentaire de l'assaillant sur l'attentat de Charlie Hebdo". Mikaël Harpon aurait déclaré à deux collègues : "C'est bien fait".

"Il semble, d'après les éléments dont me fait part la directrice du renseignement de la préfecture de police, que ce témoignage n'ait pas été formalisé et n'est pas parvenu au bon niveau hiérarchique. (...) Si c'est le cas, c'est un dysfonctionnement sérieux, c'est une faille grave", a-t-il estimé: "L'information n'a pas franchi le pas qui permettait de déclencher ce qui aurait dû être déclenché".

Une quarantaine d’individus radicalisés au sein de la police

Interrogé sur la question de la radicalisation au sein des forces de l'ordre, il a évoqué "une quarantaine d'individus radicalisés au sein de la police, et suivis par une cellule spécifique au sein de la DGPN", la direction générale de la police nationale.

"Pour tous les cas où le risque de radicalisation a été caractérisé de façon suffisante, ces agents ont été écartés", a-t-il affirmé. "La moitié sont partis. Il reste 19 ou 20 cas qui sont suivis attentivement, sur lesquels les signaux sont des signaux faibles qui ne caractérisent aucune anomalie pénale mais font l'objet d'une attention particulière", a-t-il ajouté. Son secrétaire d'État Laurent Nuñez a précisé que cette vingtaine de personnes "ne sont pas des individus radicalisés". "Ce sont des individus qui ont présenté un signe qui n'est pas caractéristique d'une radicalisation mais suscite une pression particulière", a-t-il souligné.

Avec AFP