![Fermiers des villes : nourrir Paris Fermiers des villes : nourrir Paris](/data/posts/2022/07/24/1658692141_Fermiers-des-villes-nourrir-Paris.jpg)
Cette semaine, "Élément Terre" prend la clef des champs, entre un cimetière, une benne à ordure et le bitume, à la rencontre de ceux qui veulent nourrir la ville de demain. On les appelle les agriculteurs urbains.
À une époque, Paris se nourrissait elle-même. Au XVIIIe siècle, les trois quarts de la ville étaient recouverts de cultures maraîchères. En 1900, il n'y avait déjà quasiment plus rien. Et aujourd'hui, c'est le désert quasi total. L'autosuffisance alimentaire n'est qu'un lointain souvenir pour les Parisiens.
Anne Hidalgo, la maire, veut donc renouer avec cette tradition et consacrer 30 hectares à l'agriculture urbaine. Cela fait à peine 0,3 % de la surface de Paris. Mais cultiver des produits alimentaires en ville pourrait, à terme, nourrir jusqu'à 10 % des Parisiens, en étant optimiste.
Bientôt, la plus grande ferme urbaine en toiture du monde ouvrira sur le toit du Parc des Expositions, dans le 15e arrondissement de la capitale. Nous avons rencontré son créateur.
Droit de réponse d'Étienne Le Bideau, coordinateur de la formation d'agriculture urbaine à l'École du Breuil :
Nourrir la ville est souvent présenté comme le premier objectif de l'agriculture urbaine. Pourtant, aujourd'hui à Paris, malgré les efforts de la municipalité, seule 0,3 % de la surface est cultivée. Cette surface est loin d'être suffisante pour alimenter la ville, qui aurait besoin de cultiver 10 % de sa surface totale pour nourrir 10 % des Parisiens !
L'agriculture urbaine sert davantage à rendre la ville plus résiliente du point de vue environnemental, mais aussi du point de vue social : elle génère de nombreux projets entre les habitants, favorisant l'entraide plutôt que la concurrence. En plus de reconnecter les urbains à leur alimentation, l'agriculture urbaine créée aussi un tremplin vers le monde rural pour de futurs agriculteurs qui découvrent l'agroécologie en cultivant la ville.
Dans les villes s'inventent aussi de nouvelles pratiques plus ou moins agroécologiques. Parmi elles, certaines très technologiques suscitent beaucoup d'attention, mais la viabilité de leurs modèles techniques et économiques ne sont aujourd'hui pas démontrés.