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Nucléaire nord-coréen : les États-Unis confirment une rencontre imminente avec Pyongyang

Huit mois après un précédent échec à Hanoï, Washington a confirmé, mardi, la reprise de pourparlers sur le nucléaire avec la Corée du Nord, "au cours de la semaine qui vient".

Les discussions devraient reprendre entre Washington et Pyongyang. La Corée du Nord a annoncé, mardi 1er octobre, la tenue samedi de discussions de travail sur le nucléaire avec les États-Unis, ce qui relancera le processus diplomatique huit mois après l'échec du sommet de Hanoï.

Les deux parties ont accepté d'avoir des "contacts préliminaires" le 4 octobre et des discussions de travail le lendemain, a annoncé la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son-hui, dans un communiqué diffusé par l'agence officielle KCNA.

"Je m'attends à ce que les négociations au niveau opérationnel accélèrent le développement positif des relations entre la République populaire et démocratique de Corée et les États-Unis", a-t-elle ajouté, sans préciser le lieu des discussions.

Des discussions jusqu'à présent au point mort

La porte-parole du département d'État américain, Morgan Ortagus, a confirmé un peu plus tard la tenue de discussions "au cours de la semaine qui vient". Les négociations sur le nucléaire nord-coréen sont au point mort depuis le fiasco en février du deuxième sommet entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, à Hanoï.

Les deux hommes s'étaient de nouveau rencontrés en juin à la frontière dans la zone démilitarisée, qui sépare les deux États depuis la fin de la guerre de Corée. Cette brève entrevue avait débouché sur la décision de relancer les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang, un peu plus d'un an après le premier sommet Trump-Kim à Singapour.

Cependant, ces négociations n'ont toujours pas repris, le Nord ayant notamment été échaudé par le refus américain d'annuler des manœuvres militaires conjointes avec Séoul cet été. Les relations bilatérales se sont cependant réchauffées à la faveur du limogeage début septembre du conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale, John Bolton.

Ce "faucon" honni de Pyongyang avait notamment défendu sur le dossier nord-coréen un "modèle libyen" qui consisterait pour la Corée du Nord à renoncer en bloc à toutes ses bombes atomiques et missiles, en échange d'une levée des sanctions.

Une comparaison avec le "modèle libyen"

Cette comparaison avec la Libye de Mouammar Kadhafi, ultérieurement tué lors d'un soulèvement soutenu par des bombardements de l'Otan, avait provoqué la fureur de Pyongyang. Et Donald Trump lui-même avait estimé que cette comparaison avait "sérieusement fait reculer" les négociations avec la Corée du Nord.

Des experts ont estimé que le renvoi de John Bolton pourrait avoir joué dans la décision nord-coréenne de dialoguer. La Corée du Nord avait fait vendredi l'éloge de Donald Trump, par opposition à d'autres personnalités politiques de Washington qui seraient "obsédées" par l'exigence d'une dénucléarisation nord-coréenne unilatérale.

"J'ai constaté que le président Trump est différent de ses prédécesseurs en termes de sens politique et de détermination", a déclaré Kim Kye-gwan, conseiller au ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par KCNA. "Je souhaite donc placer mon espoir dans les choix sages et les décisions courageuses du président Trump."

Un vague engagement

De son côté, le président américain ne cesse de vanter son "amitié" avec l'homme fort nord-coréen, auquel il dit faire "confiance". Il s'appuie sur un vague engagement en faveur d'une "dénucléarisation complète" pris lors du sommet de Singapour, mais jamais suivi de la moindre avancée concrète.

La "Maison bleue", siège de la présidence sud-coréenne, a salué l'annonce d'une reprise des discussions entre Pyongyang et Washington, espérant qu'elles aboutissent à des "étapes pratiques" menant à "un régime de paix permanent et la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne".

Avec AFP