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À la Une de la presse ce mardi 1er octobre, les commémorations du 70e anniversaire de l’instauration du régime communiste chinois sur fond de violences à Hong-Kong, de croissance plus faible et de bras de fer commercial avec les États-Unis. Le premier anniversaire de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Une journaliste marocaine condamnée à la prison ferme au Maroc pour avortement. Et une histoire d’oiseau qui se termine bien.

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À la Une de la presse, ce matin, le 70ème anniversaire de l’instauration du communisme en Chine, un anniversaire célébré en grande pompe par le régime.

À cette occasion, Xi Jinping a prononcé hier un grand discours appelant ses compatriotes à l’unité», car l’unité, a-t-il martelé, c’est «le fer, l’acier et la force». «La nation chinoise, vieille de plus de 5000 ans, a encore beaucoup de réussites à accomplir, et poursuivra son rêve de régénérescence», a ajouté Xi Jinping, rapporte The China Daily, qui promet que «le monde peut s’attendre à une Chine à la fois plus ouverte et plus inclusive» à l’avenir. Même enthousiasme du côté de l’autre principal journal officiel chinois, The Global Times, qui salue «les progrès accomplis ces 70 dernières années», en assurant que «la puissance militaire actuelle de la Chine est une garantie pour la paix et la stabilité mondiale». Des propos rassurants mais vite corrigés : «Le muscle militaire n’est pas une mauvaise chose en soi, et la clé c’est de savoir comment utiliser ce muscle. Après 70 ans, il est temps que la Chine montre quelque peu ses muscles au monde entier», annonce le journal.

La Chine continentale reste confrontée aux protestations des manifestants pro-démocratie à Hong-Kong. Alors que le président Xi Jinping, a encore promis, hier, de respecter l’autonomie de l’ex-colonie britannique, les autorités de Hong-Kong continuent les arrestations, notamment de militants accusés d’avoir participé à la mise à sac du Parlement, d’après Hong Kong Free Press, qui cite les noms du journaliste Ma Kai-chung et de l’acteur Gregory Wong. Mais ces arrestations n’empêchent pas la poursuite de la mobilisation des pro-démocratie, qui ont de nouveau convergé vers le centre-ville, ce matin, pour «gâcher les célébrations du 70ème anniversaire de la Chine communiste», d’après The South China Morning Post.

Ces commémorations chinoises sont suivies de près par la presse étrangère, notamment la presse française. Les Échos évoquent un «anniversaire contrarié» sur fond de violences à Hong-Kong, de croissance en baisse et de bras de fer commercial avec les États-Unis, mais aussi un anniversaire sous très haute sécurité. Le quotidien économique fait état des contrôles drastiques dans la capitale, où même le ciel a été interdit aux vieux Pékinois, sommés de ranger leurs cerfs-volants et de garder en cage leurs pigeons voyageurs. Le contrôle du pouvoir sur la population, «l’emprise du milieu», est décrypté aussi par Libération, très inquiet du «virage totalitaire et sécuritaire, aidé par les technologies de pointe, opéré par Xi Jinping», notamment dans le Xinjiang, cette région à majorité musulmane de l’ouest de la Chine, où plus d’un million de personnes sont détenues dans des «camps de rééducation». Un virage qui ferait «mentir l’adage optimiste selon lequel l’émergence d’une classe moyenne favorise inéluctablement celle de la démocratie», selon Libé.

La presse revient aussi ce matin sur un autre anniversaire, commémoré demain : celui de la disparition, il y a un an, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné au consulat de son pays, à Istanbul. Un an après, The Washington Post rend hommage à son ancien collaborateur, dont «la voix» continue de lui manquer, mais dont la disparition aurait fait naître un «chœur grandissant de protestations». «Il y a un an, accuse le journal, le prince héritier Mohammed Ben Salmane a cru qu’il pouvait mettre un terme aux débats avec une scie électrique. Il est certes parvenu à mettre fin à une existence et à faire taire une voix. Mais il n’a pas réussi à tuer les débats, ni la quête de Jamal Khashoggi pour la liberté, la démocratie, la tolérance, et une meilleure compréhension entre les cultures». Un an après, Mohammed Ben Salmane nie toujours avoir été impliqué dans son assassinat, et Donald Trump continue d’entretenir avec lui des liens étroits, mais le soutien du président américain se ferait «de plus en plus distant», d’autant que le meurtre du journaliste, très introduit à Washington, aurait «mis en lumière les conséquences dévastatrices de l’intervention de l’Arabie saoudite et de ses alliés au Yémen», d’après L’Orient Le Jour – qui évoque également «l’embarras perceptible des partenaires européens du Riyad».

Indignation, également dans la presse, après la condamnation, hier, de la journaliste Hajar Raïssouni et de son fiancé à un an de prison ferme pour avortement et relations sexuelles hors mariage. Interrogée par le site Tel Quel, l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, à l’origine de la tribune des 490 «hors-la-loi» pour défendre la liberté sexuelle au Maroc, se dit «triste» pour les accusés et leur famille, et pour son pays. «Hajar Raissouni est condamnée à de la prison pour une raison profondément injuste, qui a trait au corps et à ce qui relève de l’intime… Normalement, il me semble que s’il y a bien une chose dont on a le droit de disposer, c’est de son corps», s’indigne l’écrivaine franco-marocaine.

Un mot, enfin, des obsèques, hier, de Jacques Chirac. L’hommage à l’ancien président fait la Une de plusieurs quotidiens dans le monde, dont The Financial Times. «Jacques Chirac repose en paix, Emmanuel Macron lui a présenté ses derniers respects», titre le journal britannique. Jacques Chirac a été inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris, lors d’une journée de deuil national «marquée par la communion de nombreux Français», d’après Le Parisien, qui a choisi pour sa Une cette photo de Claude, la fille de Jacques Chirac, devant la tombe de son père.

On ne se quitte pas là-dessus. On a évoqué plus haut les malheureux pigeons pékinois, cloués au sol à cause des célébrations du jour. Figurez-vous qu’une perruche hollandaise, elle, s’est carrément retrouvée en prison après le placement en détention de son propriétaire, sur l’épaule duquel elle se trouvait juchée au moment de son arrestation, selon The Daily Mail. Mais rassurez-vous, la police néerlandaise, qui a posté une photo de la bestiole captive sur les réseaux sociaux, a assuré lui avoir donné à manger et à boire, avant de lui rendre sa liberté, ainsi qu’à son maître. Tout est donc bien qui finit bien…

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