
Loin du thème du Brexit, le Premier ministre britannique a prononcé, mardi, un discours consacré aux dangers des nouvelles technologies qui pourraient notamment apporter des "poulets sans pattes" et un "remède anti-cuite".
Boris Johnson suscite rires et étonnements à l’ONU. Après une journée éprouvante au cours de laquelle il a vu sa décision de suspendre le Parlement britannique jugée illégale par la Cour suprême à Londres, le Premier ministre du Royaume-Uni a entamé, mardi 24 septembre, une tirade d’une vingtaine de minutes évoquant un futur dystopique généré par les progrès de l’intelligence artificielle.
Le discours a eu lieu peu avant 22 h. Prenant l'exemple des assistantes numériques comme Alexa (Amazon), il a lancé, "Alexa fera semblant d'être à vos ordres, mais elle vous surveillera, claquera de la langue et tapera du pied".
Anti-conformiste notoire, Boris Johnson a ensuite évoqué, devant un public amusé, des villes "pleines de détecteurs", formant "un environnement urbain aussi aseptisé qu’une pharmacie zurichoise".
"Nous ne savons pas qui décidera comment utiliser ces données, si on pourra confier à ces algorithmes nos vies et nos espoirs", a-t-il ajouté, interrogeant son auditoire, "les machines devront-elles décider, et décider seules, si nous sommes éligibles pour un prêt immobilier, une assurance, une opération chirurgicale ?"
Remède anti-cuite et poulets sans pattes
À l’apogée de son discours, Boris Johnson, déclarant "rejeter totalement le pessimisme anti-science" s'est toutefois demandé si la biologie de synthèse pourrait restaurer des tissus "tel un formidable remède anti-cuite" ou "apporter des poulets sans pattes terrifiants dans nos assiettes", martelant que ces technologies émergentes pouvaient générer "le bien comme le mal".
Le Premier ministre britannique, qui se dit malgré tout "profondément optimiste" que les technologies puissent avoir un effet "libérateur", a invité ses auditeurs à un sommet sur ce thème à Londres en 2020, sans donner aucun détail.
Plus de restaurants étoilés à Londres qu’à Paris
Il en a également profité pour vanter les mérites de la capitale britannique, dont il fut longtemps maire, soulignant que Londres avait eu un temps "plus de restaurants étoilés au Michelin que Paris".
"Les Français ont rapidement repris le dessus, par un procédé dont je ne suis pas sûr qu'il était entièrement honnête", a-t-il ajouté en souriant.
Finalement, Boris Johnson n’aura fait qu’une seule allusion au chaos politique qui règne au Royaume-Uni, alors que les plans du Premier ministre pour concrétiser le Brexit ne cessent d’être contrecarrés par le Parlement britannique.
Fan de mythologie, il a évoqué l'image de l'aigle qui ne cesse de venir manger le foie de Prométhée, ajoutant, "il n'arrêtait pas de revenir, un peu comme avec le Brexit, si certains de nos parlementaires parviennent à leurs fins".
Avec AFP