logo

Les députés argentins votent l’état d’"urgence alimentaire"

À quelques semaines de la présidentielle, les députés argentins ont voté une proposition de loi sur "l'urgence alimentaire", destinée à augmenter les aides aux personnes n'arrivant plus à se nourrir correctement à cause de l'inflation galopante.

C'est dans un contexte de grave crise économique, que les députés argentins ont approuvé, jeudi 13 septembre, à l'unanimité, une proposition de loi d'"urgence alimentaire" pour allouer des fonds supplémentaires aux programmes sociaux en faveur des plus démunis dans le pays. Présenté par l'opposition, le texte doit encore être soumis au vote du Sénat.

À sept semaines de l'élection présidentielle, ce projet de loi qui prévoit de doubler les fonds attribués à des programmes d'assistance alimentaire à 8 milliards de pesos (135 millions de dollars), a reçu le soutien des 222 députés.

"Nous sommes face à un problème de faim, de malnutrition et de forte chute des revenus", a lancé le député Daniel Arroyo, co-rédacteur de la proposition et soutien du candidat de centre gauche Alberto Fernandez, favori de la présidentielle du 27 octobre.

Manifestation devant le Congrès

Depuis mercredi, des milliers de membres d'organisations sociales campent aux alentours du Congrès pour réclamer que le gouvernement soutienne les programmes d'assistance sociale.

L'"urgence alimentaire" existe en Argentine depuis 2002, quand le pays traversait la pire crise économique de son histoire récente. Elle doit être votée à nouveau de façon périodique. La proposition de loi approuvée jeudi prévoit qu'elle sera en vigueur jusqu'à décembre 2022.

La troisième économie d'Amérique latine est frappée de récession depuis 2018, la pauvreté touche 32 % de la population et le taux de chômage s'élève à 10 %. Le président de centre droit Mauricio Macri, qui brigue un deuxième mandat, a décrété récemment une exonération d'impôts sur les aliments de base et une augmentation de certains salaires, pour tenter d'alléger les effets de l'inflation, une des plus élevées du monde (30 % depuis début 2019).

Avec AFP