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Caracas entame des manœuvres militaires à la frontière colombienne

Le Venezuela a commencé à déployer 150 000 soldats à sa frontière avec la Colombie pour des exercices décrétés par le président Nicolas Maduro. Ce dernier accuse son voisin de "manœuvrer" pour "déclencher un conflit".

C’est une démonstration de force du Venezuela. Près de 150 000 hommes, soit presque la moitié de l'armée, ont été déployés, mardi 10 septembre, par Caracas à sa frontière avec la Colombie.

Des chars, des véhicules blindés armés de missiles et des dizaines de militaires de la Force armée nationale bolivarienne (FANB) ont été vus à l'aéroport de La Fria, dans l'État de Tachira, dans l’ouest du pays.

"La Force armée nationale bolivarienne est une force de paix [...]. Nous respectons les forces armées de toute la planète, mais nous ne craignons personne", a affirmé à la presse l'amiral Remigio Ceballos, commandant stratégique opérationnel du Venezuela en lançant les exercices.

Cette région frontalière de la Colombie a été placée la semaine dernière en "alerte orange" par le président socialiste après qu'il a dénoncé les "manœuvres" de son homologue Ivan Duque pour "déclencher un conflit armé" avec le Venezuela.

Ne pas céder "à la provocation"

Pour sa part, le président colombien a dit ne pas céder "à la provocation" et a écarté l'hypothèse d'une intervention militaire contre son voisin. "Nous appelons tous les Colombiens à la sérénité, sachant que nous disposons d'une force publique suffisamment équipée et capable. Il n'y a pas à réagir à cette menace car ce serait une folie que de penser qu'elle puisse être réelle", a également déclaré la vice-présidente Marta Lucia Ramirez à des journalistes.

"Il ne faut cependant pas baisser la garde. Nous savons depuis (le défunt président Hugo) Chavez et maintenant avec (Nicolas) Maduro, le terrorisme colombien, international, a été alimenté au Venezuela, de la main du narco-trafic", a-t-elle ajouté.

Ces exercices, qui se dérouleront le long des 2 200 km de frontière, doivent durer jusqu'au 28 septembre et mobiliser 150 000 des plus de 365 000 soldats que compte le Venezuela.

Des accusations répétées

Nicolas Maduro s'en prend régulièrement à son homologue colombien qu'il qualifie de "sous-président" et affirme qu'il fomente des actes "terroristes" pour tenter de le renverser. La semaine dernière, il l'a accusé de faire usage d'"accusations infondées pour agresser le Venezuela".

Ivan Duque accuse en effet Nicolas Maduro d'offrir refuge et soutien aux dissidents des Farc, qui se sont mis en marge de l'accord de paix de 2016 et ont annoncé la reprise de la lutte armée. Des accusations que Caracas nie.

Le président colombien reconnaît le chef de file de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido comme président par intérim, tout comme une cinquantaine d'autres pays, dont les États-Unis.

Avec AFP