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Rapprochement franco-russe : "Un choix risqué ?"

À la une de la presse, ce lundi 9 septembre, les élections locales et régionales de dimanche en Russie, qui avait accordé, la veille, son autorisation pour un échange de prisonniers avec l'Ukraine, le "réchauffement" franco-russe, une annonce doublement surprenante signée Donald Trump, et encore une semaine de chaos "brexitique".

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À la une de la presse, les élections locales et régionales qui se sont tenues dimanche en Russie, notamment dans la capitale, Moscou.

Les résultats définitifs ne sont pas encore connus, mais la participation s'annonce décevante dans la capitale russe, où seulement 17 % des électeurs s'étaient déplacés hier à 18 h, d'après Vedomosti, qui rappelle que l'opposant Alexeï Navalny avait appelé les Moscovites à "voter intelligemment", contre les candidats du Kremlin, dont le quasi-monopole a aussi été dénoncé tout le long de l'été lors de dizaines de manifestations, qui ont donné lieu à des milliers d'arrestations. Alors que Vladimir Poutine fait face à une chute sensible de sa popularité, le Kremlin a autorisé, la veille de ces élections, un échange de prisonniers avec l'Ukraine. Une concession présentée par Russia Today comme "un premier pas dans la résolution du conflit" dans l'est de l'Ukraine. Un geste salué par le président français Emmanuel Macron, à un moment où Paris "tente de revoir ses relations diplomatiques avec Moscou". Ce lundi se rendent à Moscou le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et la ministre des Armées, Florence Parly, pour une réunion du Conseil de coopération de sécurité russo-français.

Leur participation à ce rendez-vous est une première depuis l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014. Le Monde voit dans leur présence à cette réunion le signe du "réchauffement" voulu par Emmanuel Macron. Un "virage" expliqué la semaine dernière par Jean-Yves Le Drian en ces termes : "La défiance ne sert à personne, même si les raisons qui l'ont alimentée – l'Ukraine, la Syrie, les assassinats à l'arme chimique, les cyberattaques – sont toujours là". D'après le journal, le président français défend désormais l'idée que "le continent européen ne sera jamais stable (ni) en sécurité si (l'Europe ne pacifie pas et ne clarifie pas) ses relations avec la Russie". Emmanuel Macron dit avoir a conscience des "résistances" que ce rapprochement peut susciter – résistances qui seraient le fait, selon lui, d'un supposé "Etat profond". Un concept, "aux relents conspirationnistes qu'affectionne Donald Trump", note Le Monde. Le quotidien local Ouest-France relève lui aussi l'emploi de ce terme familier au président américain et évoque le "choix risqué" d'Emmanuel Macron, tout en soulignant les "limites" de ce rapprochement franco-russe annoncé, la France n'ayant par exemple pas cherché, pour le moment, à lever les sanctions européennes contre la Russie.

La Russie, qui nie être responsable de l'assassinat, le 23 août dernier en plein Berlin, d'un Géorgien d'origine tchétchène, qui avait demandé l'asile en Allemagne. Plus de deux semaines après les faits, The Washington Post se demande si Zemlikhan Khangoshvili, qui avait combattu les forces russes en Tchétéchénie, et qui continuait à soutenir les séparatistes tchéthènes, n'a pas été tué sur ordre de Moscou. Une hypothèse d'abord évoquée par le site Bellingcat, qui a révélé que l'homme suspecté d'être l'auteur de cet assassinat, arrêté par la police, disposait d'un passeport russe, sous une fausse identité, un document impossible à se procurer sans l'implication de l'administration et de l'appareil de sécurité russes, selon le site d'investigation. Ces détails rappellent au Washington Post la double tentative d'assassinat dont ont été victimes l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille à Londres, en 2018 et l'assassinat de l'ancien officier du FSB Alexander Litvinienko, également à Londres, en 2006.

Il est aussi beaucoup question de l'annulation, samedi soir, par Donald Trump, d'un sommet à Camp David, où devaient se réunir des représentants des Taliban et du gouvernement afghan, à quelques jours du 11-Septembre. D'après le quotidien émirati The National, cette annulation, décidée après les deux attentats revendiqués la semaine dernière par les Taliban, constitue une double surprise, dans la mesure où ses compatriotes ont appris à cette occasion que Donald Trump avait eu l'intention de les rencontrer. The Washington Post balaie les explications de Donald Trump, estimant que "comme la plupart des choses qu'il dit, (ces justifications) n'ont pas beaucoup de sens". Le quotidien relève que non seulement les deux derniers attentats de la semaine dernière n'ont rien d'inédit, mais qu'il est aussi "bizarre de suspendre des négociations au motif que l'autre camp continue de faire ce qu'il ne s'est jamais engagé à arrêter de faire".

Pas question de nous quitter sans parler du Brexit, millième épisode. Nouvelle semaine chaotique en vue pour Boris Johnson, qui laisse maintenant entendre qu'il pourrait passer en force, pour quitter l'UE comme prévu le 31 octobre, accord ou pas. Boris Johnson serait prêt à tout pour respecter ses engagements… y compris d'avoir recours la scie sauteuse. Un message reçu 5 sur 5 par Ben Jennings, qui le montre en train d'attaquer le Royaume-Uni à la tronçonneuse – ou quand le feuilleton est en train de tourner au film d'horreur. Boris Johnson, dont les déboires vont peut-être finir par égaler ceux de Theresa May, qui l'a précédé à Downing Street, puisque même son ami et homologue israélien ne parvient pas à le nommer correctement. D'après The Guardian, Benjamin Netanyahu a évoqué, lors d'une réunion dimanche, sa récente visite à feu le président russe Boris Eltsine, au lieu de Boris Johnson…

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